Meunier
De nombreux patronymes français sont issus d’anciens surnoms de meuniers. À leur origine le latin molinarius au travers de l’ancien français meusnier, munier, mounier, comme dans : « meusnier est fier de son estat. C’est un fort honnête homme quy n’abuse pas de son privilège » (XVIIe siècle). Les paysans d’autrefois pouvaient cependant craindre des prélèvements en nature abusifs de la part des meuniers (entre 10 et 20 % de la farine pour le droit de mouture !). La malice populaire nous a d’ailleurs laissé un dicton : « II n’y a rien de plus hardi qu’une chemise de meunier » sous-entendu : parce qu’elle prend chaque matin un coquin au « col » quand le meunier enfile ce vêtement par la tête. Différentes formes patronymiques : Meunier : avec 13 200 foyers, soit environ 30 000 personnes, ce patronyme occupe le 56e rang des noms les plus fréquents en France, il est très présent en Rhône-Alpes, Bourgogne et dans le Nord-Pas-de-Calais ; - Le Meunier, Lemeunier, 660 foyers en France, fréquent dans les Pays de la Loire. Formes rares : Dumeunier (« fils du... »), Nord ; Aumeunier (« fils au... »), Centre ; Meunière (nom transmis par la mère), Normandie, etc. Signalons deux variantes régionales importantes : Munier, avec 2 350 foyers, soit environ 6 000 personnes qui occupe le 731e rang des noms les plus fréquents en France et se situe principalement en Lorraine et Mounier, avec 3 800 foyers, soit environ 9 000 personnes, qui occupe le 394e rang des noms les plus fréquents en France, et se trouve très présent en région Rhône-Alpes. Si tous les Meunier… : les noms de famille issus d’anciens surnoms de meuniers se montrent également nombreux dans toute l’Europe. Commençons avec l’Allemagne : Mülher, Müller, Möller, Molitor, « meunier » ; Hansmmuller, « Jean le meunier » ; Mülhlsteff, « Etienne, l’ouvrier du moulin » ; Weissmüller, « meunier blanc », etc. Bien entendu, le nom de famille Muller est également très présent en France (16 800 foyers, soit près de 40 000 personnes, 36e rang des noms de famille) et se montre très naturellement fréquent en Alsace et en Lorraine. Poursuivons notre tour d’Europe avec la Belgique et les Pays-Bas : Lemonnier, Lemounie, Moiling, « marchand de farine », Debled, Dubled, « du blé », « meunier » ; de Meulenaer, Molenaers, « fils du dénommé Meunier » ; Meulemans, Molemans, « ouvrier meunier » ; de Molder, Smolders, Smulders, « meunier », etc. L’Angleterre n’est pas en reste avec : Miller, Milner et Mills, Millers, « fils du dénommé Miller ». Poursuivons dans les pays de langue latine : Molina, Moliner, Molines, Espagne ; Moleiro, Farinha, Portugal ; Molinare, Molinari, Molino, Italie ; Morariu, Roumanie. Enfin retrouvons d’autres anciens surnoms de meuniers dans l’Est de l’Europe et bien au delà... avec Mylonas, Grèce ; Miletich, Bulgarie ; Molkinov, Russie ; Brasnar, Brajer, Brajovic, Brajnick, Serbie et en Croatie ; Mlynar, République Tchèque ; Molnar, Hongrie ; Tchirakian, Arménie, etc.