Monsallier
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau éloigné, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée… Remontons le temps : afin de différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a pris l’habitude de désigner le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan par le nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Montsalier », par exemple « l’homme qui était originaire de la commune de Montsalier » dans l’actuel département des Alpes de Haute-Provence (Monte Celeg au XIe siècle, de mons, « montagne » et du pré-celtique kel, « élevé ») ou de « Montalier », trois hameaux de Gironde ou encore d’autres lieux-dits aujourd’hui disparus de l’Ouest de la France… Au XVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis à partir du XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Monsallier compte 130 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans la Mayenne, l’Orne à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Sarthe, le Calvados et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Monsalier doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique.