Montagné
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France, avec une évocation précise du relief. Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Montagné », « l’homme qui était originaire d’une montagne », de l’ancien français mont, « mont », « colline », comme dans : « Montagnes ne sencontrent jamais, mays gens de cognoissance s’encontrent souvent… » et de montagnier, « celui qui habitait la montagne ». Au XIVe siècle, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des « terriers » (précurseurs du cadastre), puis à partir du XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Montagné compte 450 foyers en France alors que le patronyme Montagne compte 2 645 foyers en France de nos jours. Ces deux formes se montraient déjà bien présentes dans le Nord, l’Aude, la Creuse, l’Hérault à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Loire, le Puy-de-Dôme et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Montagné, Montagne doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de deux ou trois souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.