Nouridjan
La formation de ce nom de famille d’origine arménienne s’explique par un ancien surnom donné à son premier porteur. Premier royaume d’Orient officiellement chrétien au début du IVe siècle, l’Arménie a vécu pendant quinze siècles au rythme des guerres et des invasions qui ont généré d’importants mouvements de population. Selon la tradition, les Arméniens auraient peuplé la région au pied du mont Ararat après le Déluge. Dès le Xe siècle, la « diaspora » arménienne devient influente au sein de l’empire romain d’Orient et notamment à Constantinople et s’est implantée de l’Europe à l’Orient avec un succès certain. Les Arméniens exilés loin de leurs terres d’origine se livraient souvent au négoce sous toutes ses formes. Comment le surnom Nouridjan s’est-il formé ? Il semble apparaître au XVIe siècle : le premier porteur du nom était probablement « arrivé nouvellement dans une communauté », de l’arménien nor, « nouveau ». Ce surnom strictement individuel à son origine est parvenu jusqu’à nous en raison de la forte personnalité de celui qui le mérita le premier. C’est à partir du XVIIe siècle, voire plus tard, au hasard d’une transcription sur un acte religieux, civil ou commercial qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Autre piste, une influence du prénom arabo-turc Nur, « lumière ». Fréquence et localisation : le patronyme Nouridjan compte moins de 10 foyers en France de nos jours. Les formes proches Nouridjanian, Nourikan, Nourikian, Nourikhan… sont toutes aussi rares, moins de 10 foyers en France pour chacune d’entre elles. Nota : la finale « ian », signifie « fils de » en Arménien, comme le « ez » espagnol et le « s » anglais. La plupart des patronymes arméniens présents en France de nos jours sont recensés après les années 1920 avec les nombreuses arrivées de familles, souvent modestes, qui avaient fui la Turquie. L’histoire a gardé mémoire d’Antoine Nouridjian, archiprêtre de l’Église arménienne de Constantinople au XIXe siècle.