Pardon
Un surnom évoquant un pèlerinage destiné à racheter ses péchés ou à honorer une promesse pourrait être à l’origine de ce nom de famille, du latin per donare, « accorder son pardon » qui a donné l’ancien français perdonner, « remettre une punition »… Fréquence et localisation : le patronyme Pardon compte 615 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans le Rhône, la Loire, la Saône-et-Loire à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Jura, la Martinique et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Forme proche : Pardonnet, 75 foyers en France, Doubs, Creuse, Ain ; Pardonnat, Pardonneau, très rares, moins de 10 foyers en France.
Mettons à profit l’étude de ce nom pour rappeler une étonnante pratique : l’homme qui bénéficiait d’une certaine surface financière et qui ne souhaitait pas affronter les aléas et les dangers d’un pèlerinage pouvait payer un « quereur de pardon » pour partir à sa place, comme le rappelle cet extrait d’un texte ancien : « Reçu de J. Chalier, laboureur, la somme de neuf livres, deux sols, six deniers pour son salaire d’avoir accompli le pèlerinage de Saint-Claude…» (XVIe siècle). Pour l’anecdote, au commerce des pardons célestes, certains joignaient celui de reliques dont l’authenticité était souvent plus que douteuse. La malice populaire évoquait même « le grouin du pourceau de saint Antoine », « la creste du coq qui chanta chez Pylate », « la moytié d’une latte de l’arche de Noé », ou encore « la pierre de quoy David tua Golias le géant », etc.