Renaud
Le patronyme Renaud est issu du germanique Raginwald (composé de ragin, « conseil » et wald, « qui gouverne »), ancien surnom d’un chef de guerre. En interprétant fort hardiment ces racines, nous pourrions évoquer « conseiller du prince ». Ce surnom est parvenu jusqu’à nous grâce à des saints qui les portèrent et les rendirent célèbres : en France, saint Renaud (début XIIe siècle), d’abord chanoine régulier à Soissons, choisit la vie d’ermite dans les forêts de l’Ouest. En Italie, un autre saint Renaldo (Reginaldus, composé de ragin, « conseil » et ald, « ancien ») fut évêque de Nocéra, au XIIIe siècle.
À signaler également l’argotique renaud, « colère » et renauder, « chercher querelle », apparu au XVIe siècle mais qui ne semble pas avoir donné naissance à des surnoms dans ce sens et donc à des noms de famille.
Différentes formes patronymiques :
Renaud, 10 900 foyers en France, présent de nos jours dans tous les départements, sauf la Lozère et les Alpes, avec une forte densité sur la façade Atlantique.
L’histoire a gardé mémoire de Renaud d’Elissagaray, marin et ingénieur français d’origine basque (1652-1719), il était surnommé « Petit Renaud » en raison de sa taille modeste…
Comme prénom, Renaud roule en tête… fréquent au Moyen Âge, largement oublié à la Renaissance, il est revenu à la mode au XIXe siècle avec la passion des romantiques pour la période médiévale. Peu courant au début du XXe siècle, il retrouve des couleurs vers 1970. À son apogée, au milieu des années 1980 où il était porté par plus de 5 000 abonnés au téléphone (influence du chanteur homonyme ?). Nous trouvons de rares prénoms proches comme Renault, Renaux, Renaut, Renaude…
- Renault, 8 280 foyers en France, se retrouve principalement en Bretagne et en Normandie ;
- Renaudin, 2 140 foyers en France se situe essentiellement en Vendée, Bretagne et Lorraine ;
- Renaudot, 165 foyers en France, Haute-Saône, Yonne, Aube. L’histoire a aussi gardé mémoire de Théophraste Renaudot (1586-1653), médecin et philanthrope français, fondateur de la célèbre « Gazette », ancêtre des journaux français. Depuis 1926, un prix littéraire perpétue son souvenir.
Autre forme, après aphérèse, c’est-à-dire la perte de la première syllabe : Naudin, 1 870 foyers en France, présent dans le Centre et en Bourgogne.