Soury
De récents spots publicitaires télévisés remettent en scène la « Jouvence de l’Abbé Soury » ®. Cette solution à base de plantes, inventée au milieu du XVIIIe siècle par l’abbé Gilbert Soury (1732-1810) est traditionnellement utilisée dans le traitement des troubles dus à une insuffisance veineuse tels que les jambes lourdes.
Au XIXe siècle, la « Jouvence » est commercialisée à plus grande échelle et industrialisée par le pharmacien Magloire Dumontier, arrière-petit-neveu de l’abbé.
Fréquence et localisation du patronyme Soury : il compte 410 foyers en France de nos jours et se montrait présent en Haute-Vienne, en Charente à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Seine-Maritime et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. À l’origine du nom commun souris, le latin soricem qui désignait le petit rongeur.
Différentes formes patronymiques : Souris, 260 foyers en France, Nord, l’Aisne, Somme ; Sourisse, 120 foyers en France, Maine-et-Loire, Loire-Atlantique ; Souriau, 210 foyers en France, Loir-et-Cher, Haute-Vienne ; Souriaud, Souriaux, Souriot, Sourious, très rares, moins de 10 foyers en France ; Souriou, 50 foyers en France, Loir-et-Cher ; Sourisseau, 680 foyers en France, Vendée, Deux-Sèvres, etc.
La fable de la fontaine…
À propos de jouvence, revenons sur le latin juvenis qui a donné l’ancien français jovis, « jeune » et « jo(u)vence ». Bien qu’apparu tardivement, au XVe siècle, ce nom évoque immanquablement le mythe « inusable » de la recherche d’une éternelle jeunesse. Une tradition ancienne pourrait expliquer sa naissance : avant l’arrivée de la religion chrétienne sur le territoire de l’ancienne Gaule - lorsque les croyances populaires étaient fortement liées aux rythmes des saisons et à la nature - le recensement des enfants nés pendant l’année se faisait à proximité des fontaines. À la date du solstice d’été (le 21 juin), les nouveaux nés étaient présentés aux grands prêtres afin qu’ils soient purifiés. Les enfants qui n’avaient pu l’être étaient présentés l’année suivante et considérés comme nés de la nouvelle année, de sorte qu’ils se trouvaient rajeunis d’un an ! C’est peut-être ainsi qu’est né le mythe de la « fontaine de jouvence » ? Ce thème universel amena certains hommes dans les plus folles aventures, ainsi, des conquistadors espagnols se sont-ils lancés dans l’exploration de la Floride et de la vallée basse du Mississipi au début du XVIe siècle. Ils croyaient y découvrir la fameuse « source qui rendait la jeunesse »