Thiébaut
Remontons le temps, au Ve siècle, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse Theud-bald (composé des racines theud, peuple » et bald, « audacieux »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les descendants des familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Theudbald, probablement latinisé en Théobaldus, est devenu un nom de baptême. À partir du XVe siècle, passé dans les usages, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Thiébaud, puis sous la forme régionale Thiébaut. Fréquence et localisation : le patronyme Thiébaut compte 1 380 foyers en France de nos jours alors que la forme Thiebaut en compte environ 1 500. Ces deux formes qui occupent le 557e rang des noms les plus fréquents en France se montraient présentes dans les Vosges, en Meurthe-et-Moselle, dans l’Aisne à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Nord, la Meuse et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Formes patronymiques proches de même origine : Thibaud, 1 625 foyers, soit environ 4 000 personnes, 990e rang des noms les plus fréquents en France, fréquent en Vendée. Nota : au XVIe siècle, on appelait souvent « Thibaud » les bergers des pastorales. Thibault, 4 520 foyers, soit environ 12 000 personnes, 250e rang des noms les plus fréquents en France, se situe principalement dans l’Ouest et le Centre : Maine-et-Loire, Vienne, Indre, etc. Formes moins fréquentes : Thibaut, Nord ; Thiébaud, Doubs, Jura ; Thiébault, Marne, Paris ; Thibaudeau, Vendée, Deux-Sèvres ; Thibaudet, Thibaudin, Saône-et-Loire ; Thibaudat, Nièvre ; Thébaud, Loire-Atlantique, Morbihan, etc.