Changement de nom: KAUFFMAN- WIRTH

Bonjour Je suis allée voir le mariage de Jeanne Marie. Comment avez-vous eu ces noms de Divillard/Virte (comme écrit dans l'acte) ? Dans l'acte de mariage d'un de leurs enfants ? Pourquoi écrivez-vous Wirth ? Je ne suis pas votre raisonnement. Excusez-moi. Mathilde

Bonjour, La question d'Andrée met à jour une belle énigme généalogique (Excusez-moi Mathilde !). Jeanne Marie KAUFFMAN est devenue WIRTH sur son acte de mariage (je garde une fois pour toutes cette orthographe, qui évolue sans cesse d’un acte à l’autre). Normalement, une modification d’état-civil ne peut se faire que par une décision de justice, le jugement est transcrit à sa date dans le registre des naissances et l’acte de naissance est rectifié en conséquence, avec mention marginale de ce jugement (même à cette époque, j’ai rencontré le cas). Ici, rien de tel. On a donc le « père » de l’acte de naissance, Jean KAUFFMAN, dont la filiation est donnée par son acte de mariage à Vauban le 28 floréal an 9 avec Suzanne HENU. Puis on a le « père » de l’acte de mariage de Jeanne Marie en 1828 à Poisson, Nicolas WIRTH, dont la filiation est connue par son acte de décès le 23/12/1816 à Poisson, né à St Jean Rohrbach (Moselle). Et entre les deux, pas trace d’un décès de Jean KAUFFMAN ni d’un remariage de Suzanne HENU avec Nicolas WIRTH. Ce qu’on peut noter : le premier enfant WIRTH est né en l’an 13 à Vauban, au lieu-dit La Lande, comme Jeanne Marie (les suivants sont nés à Poisson). Nicolas WIRTH est tailleur d’habits en cet an 13, comme Jean KAUFFMANN lors de son mariage. Ce dernier ne signe pas à cette occasion, mais esquisse une signature lors de la naissance de Jeanne Marie, où on a bien du mal à voir un « KAUFFMAN ». La signature de Nicolas WIRTH, encore malhabile en l’an 13 va en s’améliorant par la suite. Qu’en conclure ? Tout est possible, mais la piste d’une rectification « sans tambour ni trompette » du nom de Jeanne Marie est plausible, Jean KAUFFMAN et Nicolas WIRTH n’étant alors qu’une seule et même personne. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque, avec notamment un afflux de prisonniers de guerre « autrichiens », qui ont été encouragés à se marier et s’établir en France, en échange de leur liberté, et puis aussi des déserteurs, soucieux de se faire oublier… Les officiers d’état-civil n’étaient pas trop regardants sur les documents produits, qui plus est rédigés dans une langue incompréhensible, quand ils existaient. En fait, ils transcrivaient ce qu’ils entendaient (KAOUFFEMAN, VIRTESE !). Mais bien sûr, tout ceci reste une hypothèse. Stanislas.