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Tant que je vivrai, pour entretenir la mémoire des camps

Revenue en 1945 des camps de concentration où elle a perdu toute sa famille, Frania Eisenbach, polonaise d’origine, s’installe en France et mène une vie normale jusqu’en 2005, lorsque le "devoir de mémoire" s’impose à elle. A l’occasion du 60e anniversaire de la libération des camps, son témoignage a été recueilli, avec d’autres, par la Mairie de Paris et le Mémorial de la Shoah et elle donne des conférences dans les lycées. C’est l’occasion, dit-elle, de "pousser à nouveau la porte du passé", de se souvenir de ceux qui ne sont pas rentrés ou ne sont plus là, et de faire des rencontres – comme celle de Dany Boimare, avec qui elle écrira ce récit à quatre mains.

Le témoignage est sobre, factuel, sans pathos. L’auteur, née en 1926 et qui a passé les six années de guerre en camp, a la bonne idée de raconter aussi l’avant (son enfance, heureuse, en Pologne mais aussi la montée des périls) et l’après : son arrivée en France, pays de ses rêves qui n’a pas toujours été à la hauteur.

Ce récit n’est pas le premier sur les camps de concentration, ce n’est pas un monument littéraire, mais il a la force brute du témoignage et vient, comme une piqûre de rappel, nous dire combien il est important de faire parler les derniers rescapés de cette sombre période.

Publié pour la première fois en 2007, le livre a été inscrit sur les Chemins de mémoire – le site du ministère de la Défense – en 2008. La deuxième édition est augmentée d’une préface de Rémi Picard, ancien médecin et autre « passeur de mémoire ».

Tant que je vivrai, Tarnow, Plaszow, Birkenau et autres lieux, Frania Eisenbach Haverland et Dany Boimare, Editions Edite, 2e édition augmentée, 2011, 18 euros.

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