Billonneur
Dès le Moyen Age, les fausses monnaies contenaient une part infime d’argent. Ces pièces s’altéraient rapidement, d’où leurs noms de « monnaies noires » par opposition aux « blanches » dites de bon argent. L’argent n’était parfois présent que sous la forme d’une très fine pellicule de surface. Les billonneurs n’hésitaient pas à fabriquer des pièces entièrement fausses en cuivre blanchi. Les monnaies de billon connurent ainsi une dégradation irrémédiable à la fois de leur titre d’argent, devenu purement symbolique, et de leur facture.
En 1791, l’Assemblée Nationale s’offusque de cette situation : « il y avait en circulation à cette époque un très grand nombre de pièces dont l’empreinte est effacée et qui cependant sont reçues comme les autres, les billonneurs et les étrangers en profitent pour introduire des pièces en apparence semblable, qui sont d’un titre plus bas... ». Il existait alors sur le marché des pièces que l’on appelait communément les pièces du Châtelet parce que les prisonniers s’amusaient à les fabriquer. Ces pièces de 6 sols étaient faites de petites lames toute minces et sans empreinte ne valant absolument rien.