Raccomodeur de faïence et de porcelaine
Le raccommodeur de faïences était un ambulant, que l’on croisait au détour des rues, et qui proposait de réparer les pots et la vaisselle abîmée. Il était souvent en butte à l’hostilité des potiers qui voyaient dans sa technique (qui consistait en des attaches de fils de fer) une atteinte à la prospérité de leur activité. Comme l’évoque Massin dans son ouvrage intitulé Les Cris de la ville : « il n’était pas rare que certains marchands établis dans leurs boutiques se ruent sur ces pauvres bougres pour achever de réduire en miettes les faïences disposées autour d’eux ». Pourtant les potiers n’avaient rien à craindre de cet itinérant. Il avait beau recoller les morceaux, il ne parvenait jamais à redonner à la porcelaine son lustre d’antan. Si leur mastic à base de céruse et de blancs d’œuf avait la propriété de résister à l’eau bouillante, il restait toujours visible à l’œil. Les raccommodeurs intervenaient sur toutes sortes d’objets : des ouvrages en porcelaine, pots ou vases... Comme le dit la chanson : « Rrrrraccommodeur d’faïence et d’la porc’lain’ ! Avez-vous des vas’s a fair’ recoller, des boutons d’sucrier, des vas’s, des cristaux, d’ l’albâtre, du marbre ? A garantie ! Vos vas’s pèseraient dix livr’s on garantit le lever par le morceau recollé tout bouillant. Rrrrraccommodeur d’faïence et d’la porc’lain’ ! » Ce petit métier des rues resta dans les mémoires, grâce aux nombreuses gravures et cartes postales qui lui furent consacrées.