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Benoît Hamon, un candidat aux racines mal connues

On peut dire que Benoît Hamon, dans la maternité la plus à l’ouest de France, à Saint-Renan, est à 200 % breton. Et même à 500 % finistérien puisque, tant du côté que paternel que maternel, aucun rameau de son arbre généalogique ne conduit en dehors du département. Une situation banale en généalogie, pour les générations d’autrefois, qui se fait aujourd’hui de plus en plus rare (la Révolution industrielle, l’exode rural et les multiples brassages du XXe siècle sont passés par là).

C'est une situation d'autant plus rarissime à la génération de Benoît Hamon, né en 1967, puisque des six hommes et femmes politiques identifiés dans mon Dico des Politiques comme ayant des racines uniquement dans un département, la plupart sont ses grands aînés (Cahuzac, dans l’Aude, Raffarin, dans la Vienne, et Christiane Taubira, en Guyane) pour, aux côtés de Douillet (Seine-Maritime), ne laisser que le cas d’Urvoas, lui aussi à 100% finistérien.Une situation cependant très courante chez les Bretons (confère l’autre exemple de son cadet, Jérôme Kerviel, lui aussi à 100% finistérien), en particulier ceux arrivés au plan national en politique : Le Drian ou Le Foll, aux racines uniquement bretonnes, Jean-Marie Le Guen et Marine Le Pen (par les familles paternelles), Jean-Marc Ayrault et Myriam El Khomri (par leur branche maternelle, celle de la ministre du Travail étant également à 100% finistérienne).

Mieux encore, côté paternel, toutes les racines de Benoît Hamon restent concentrées dans une seule commune, celle de Plougastel-Daoulas, que son père, François, avait quitté pour aller travailler à l’Arsenal de Brest. Une situation ici d’autant plus logique que la commune de Plougastel-Daoulas, située sur une presqu’île coupée du reste du monde par l’embouchure de l’Elorn, qui avait longtemps n’eut qu’un bac pour tout moyen de déplacement, constituait ce que les sociologues appellent un "isolat". À Plougastel-Daoulas, les familles se mariant donc sans cesse entre elles, donnaient par conséquent des généalogies fortement endogames, aux taux d’implexes particulièrement élevés.

Un petit tour dans l’arbre généalogique du gagnant des primaires de gauche sera ici édifiant. Un arbre qui n’est encore guère connu, tout en étant pour partie mis en ligne sur Geneanet : le candidat a bien sûr son "cousin généalogiste", en la personne de Luc Le Gall, maître de conférences à l’Université de Brest, qui possède une base généalogique très riche. L’étude de cet arbre montre donc bien qu’aussi loin que l’on remonte, les Hamon ne quittent pas Plougastel, où ils étaient de simples paysans, passant par l’arrière grand-père, Joseph, né en 1878, Poilu et pensionné de guerre, pour arriver à la 11e génération à Hervé Hamon, décédé avant 1696 et époux de Geneviève ou Germaine (LE) VIGOUROUX et qui serait lui-même né à Plougastel en 1624 et fils de Jean HAMON et Marie QUILLIEN.

Si, du côté maternel (KERSIVIEN), l’on passe de la rade de Brest au Bas-Léon, on ne retrouve pas moins les mêmes humbles lignées bretonnes, lignées essentiellement concentrées dans quelques localités (Brélès, Plourin, Plouguin…) et dans quelques communes côtières du nord, Saint-Pabu, Landéda, Ploudalmézeau… (où, j’ai pu découvrir que, par la famille Audrezet, Benoît Hamon est un cousin de Myriam El Kohmri, alors que par les Jaouen, de Lampaul-Ploudalmézeau, il l’est de Jean-Jacques Urvoas). Mais l’arbre généalogique est sur cette branche plus difficile à établir, avec bien peu d’éléments en ligne, tant sur les Kersivien eux-mêmes que sur les Kermarrec, Kerros, Lanuzel, Pallier, Petton, Raguenès, Treboal…

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