Joséphine Baker : une généalogie mystérieuse

Sa vie a été un roman. Sa généalogie aussi…

Les quelques arbres en ligne proposant la généalogie de l'artiste dont on célèbre, aujourd’hui 12 avril, le cinquantenaire de la mort, ne sont que des arbrisseaux, y compris celui déposé sur Geneastar par Dominique Debos, manifestement entaché d’erreurs sur la lignée paternelle et ne valant à la star qu’un cousin. Un cousin qui n’en est pas un…

La généalogie de Joséphine Baker, née Freda Josephine McDonald, le 3 juin 1906 à Saint-Louis, dans le Missouri, reste donc à établir… Et cela à partir d’éléments aussi ténus que flous, les seules données avérées se limitant à l’état civil de sa mère : Carrie (alias Caroline) McDonald, blanchisseuse, musicienne et danseuse, décédée le 12 janvier 1959 à Berkeley, à l'âge de soixante-douze ans, qui serait née en avril 1886 à Little Rock, dans l’ Arkansas et que l’on sait fille de Richard McDonald et d’Elvira.

Après, tout se complique : un patronyme très courant d’origine écossaise ; des origines que l’on dit régulièrement afro-américaines et amérindiennes…

Le grand-père, Richard, décédé en janvier 1924 à Saint-Louis, serait né vers 1839/40, et pour certains aurait eu une sœur, épouse Crook (?) et serait le fils d’un Alexander McDonald…

La grand-mère, Elvira, décédée à Saint-Louis le 10 juillet 1936 et inhumée au Washington Park Cemetery, serait née en avril 1855 à Holly Springs, dans le Mississipi, et aurait été une esclave noire, à laquelle certains donnent le nom de Mac Affee, avec un père prénommé pour quelques-uns Charles et pour d’autres Calvin (et époux de Dinah)…

Du côté paternel, le jeu est encore plus complexe.

La plupart des biographes s’accordent sur le personnage de Eddie Carson, musicien de rue, qui aurait abandonné la mère de Joséphine au bout de quelques mois. Un homme que plusieurs disent d’origine espagnole… Un site (pas forcément rigoureux) le dit mort le 30 août 1965, à l’âge de soixante-dix-neuf ans et en donne la photographie. Il cite un journaliste nommé Alex Carnevale, selon lequel, avant de disparaître définitivement de sa vie, le père blanc de Joséphine Baker lui rendit un service. Il paya pour que sa mère, Carrie, reçoive six semaines de soins dans un hôpital blanc de Saint-Louis. Le prénom de Joséphine Baker, Freda, était allemand, tout comme celui de son père, probablement. Trois lettres sur son acte de naissance attestaient de son identité, lettres qu'elle ne verrait pas avant de devoir se procurer le document lors de son départ des États-Unis.

Le père de Joséphine aurait-il donc été allemand ? Pour certains, un officier allemand, que l’arbre mis en ligne par Jean-Daniel Greub dit caporal, inhumé dans un cimetière militaire, le Jefferson Barracks National Cemetery, et né le 8 octobre 1885. Retrouvé sur FamilySearch, l’homme serait né à Saint-Louis, face à un homonyme recensé à Chicago en 1930, natif du Tennessee et de lignée noire…

Aucun des biographes de Joséphine Baker ne s’est risqué à explorer son arbre généalogique, pas davantage que le super collectionneur de généalogies anglo-américaines, Tim Dowling, qui fournit à lui seul plus de 7 000 arbres de Geneastar… C’est dire toute la difficulté, sinon l’impossibilité.