En conflit avec la fédération, Bigenet s'arrêtera en janvier 2019
"Je suis désolé d'en arriver là, mais je couperais le service Bigenet dans la nuit du 23 janvier 2019. Ce soir là, il y aura une restitution des 70 millions de relevés, chaque association déposante recevra sa base de données et il y aura un arrêt définitif de l'hébergement de 58 sites associatifs", annonce Frédéric Günst-Horn, le gérant de Triatel, l'éditeur du site.
Bigenet permet aux associations fédérées de partager leurs relevés d'actes d'état civil. Le site revendique une base d'actes "deux fois supérieure à celle de Geneanet et celle de Filae". Ce sera donc la fin d'un service original qui a vu le jour il y a plus de 30 ans, d'abord sur Minitel, puis sur Internet, en partenariat avec la fédération française de généalogie (FFG).
La première cause de cette fermeture est le manque de rentabilité avec un modèle économique qui ne fonctionne plus. "Depuis 2017, Bigenet n'est plus rentable et j'en suis de ma poche chaque mois. Je n'ai pas de raison de continuer, d'autant plus que la fédération ne fait aucune promotion pour Bigenet, alors même que c'est l'une des clauses du contrat qui nous lie", poursuit l'éditeur.
"C'est vrai que l'esthétique du site a vieilli, mais il est techniquement fonctionnel. Depuis 2012, Bigenet accepte tous les types de liens, images, URL et vidéos, contrairement à ce que l'on affirme au sein de la fédération et même depuis décembre 2016, 90% des actes du Cercle Généalogique de Touraine sur Bigenet précisent les numéros de registre et les numéros de page des actes. Les permaliens seront automatiquement insérés dès qu'ils seront diffusés par les AD".
Du côté de la fédération française de généalogie, on confirme que le contrat cessera bien en janvier. Mais les débats au sein du Conseil d'administration ont été houleux ces derniers mois, au sujet de Bigenet, on parle même d'un climat délétère. L'ancien président Jean-François Pellan n'a jamais caché son hostilité envers ce système de paiement à l'acte qu'il a toujours estimé non compatible avec les valeurs associatives. Dans une lettre diffusée au sein de la fédération, il écrit vouloir "tirer un trait sur ce qui a été pour moi une erreur".
Pour l'actuel président, Thierry Chestier, : "Ce sont deux visions qui s'opposent, avec une vraie question, est-ce le rôle de la fédération d'investir dans un système payant ? Il n'y a pas de réponse oui ou non. Mais il faut éviter la caricature, Bigenet n'a pas que des inconvénients. C'est aussi une source de revenus pour de petites associations qui n'ont pas la force de frappe de celles comptant des milliers d'adhérents".
Pour remplacer Bigenet, la fédération n'a pas prévu d'autres solutions que celles qui existent sur le marché. Les associations qui avaient déposés leurs relevés pour consultation sur Bigenet auront donc le choix de les confier aux acteurs commerciaux comme Geneanet, Filae ou Ancestry. Elles pourront également s'adresser à Geneabank, mais ce système de consultation avec des points, réservé aux adhérents, ne génère pas de revenus pour les associations déposantes.
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