Généalogie à Tahiti, Paris trouve la loi "singulière"
Il y a du tirage entre Paris et la Polynésie française sur un sujet original : la profession de généalogiste. Une loi du Pays, c'est à dire votée le 26 novembre 2015 par l'Assemblée territoriale à Papeete a bien du mal à passer le contrôle du Conseil d'Etat à Paris. La rédaction d’une loi réglementant l’activité de généalogiste "peut paraître singulière", a constaté d’emblée le rapporteur public, ce mercredi à l’audience du conseil d’Etat, avant de rappeler "la complexité de la propriété foncière en Polynésie française", relate le journal Tahiti-Infos dans son édition du 9 mars 2016.
Deux articles ont fait tiquer le haut-commissaire de la Polynésie française (représentant l'Etat sur place). Pour exercer le métier de généalogiste, il faudrait d'une part maîtriser la langue tahitienne. Si cette disposition ne remet "nullement en cause" le statut de la langue française comme langue officielle, la rédaction du texte est "trop floue et restrictive", estime le rapporteur public. En effet, le texte ne précise pas qui va vérifier la parfaite maîtrise de la langue et exclut de fait qu’un généalogiste non-polynésien puisse s’adjoindre les services d’un traducteur.
Autre disposition, pour obtenir une carte professionnelle, il faudrait également justifier du diplôme universitaire en généalogie approfondie successorale, uniquement délivré à l’université de la Polynésie française. Une "intention protectionniste évidente", dénonce le rapporteur public et qui exclut les autres formations équivalentes. "Une telle restriction serait excessive" et ces deux dispositions seraient une "atteinte au principe d’égalité", selon le haut-commissaire Lionel Beffre.
Pour juger de la légalité de cette loi du Pays, le Conseil d'Etat rendra sa décision d’ici à trois semaines.
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