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NotreFamille.com et le grand emprunt : "Nous ne confisquons rien"

Par Anonyme

Tous les ingrédients d'un vif débat sont sur la table : des linéaires d'archives (plus ou moins en bon état) à numériser, un grand emprunt pour relancer l'économie, un opérateur privé candidat (lire notre note à ce sujet ici)... Par leurs commentaires postés ici et là, aussi divers qu'ils soient, des internautes expriment leurs craintes d'une "privatisation des archives" ou d'une "restriction de l'accès à notre passé, à notre histoire". Certains contestent le fait que NotreFamille.com puisse ainsi "empocher les 750 millions d'euros", enveloppe attribuée au ministère de la Culture pour l'opération de numérisation, programmée dans le cadre du grand emprunt.

Qu'en est-il vraiment ? Les dirigeants de NotreFamille.com ont accepté de nous donner des précisions sur leur projet. Dès les premières minutes de l'entretien, le message est clair : "Nous ne confisquons rien : nous ne souhaitons pas nous substituer à un service public ; nous ne cherchons aucune exclusivité de diffusion". Pour eux, cette offre de partenariat public-privé (principe inscrit dans le "grand emprunt") est équilibrée : "les sommes débloquées par l'Etat vont créer un effet de levier pour décupler les opérations de numérisation, à l'heure ou les collectivités territoriales ont de moins en moins d'argent ; les Archives vont ainsi bénéficier de données numérisées (et les mettre en ligne) en un temps record et à un moindre coût." De son côté, NotreFamille.com compte bien sûr étoffer son offre grâce à l'indexation de ces archives : "notre valeur ajouté réside dans l'accessibilité et la visibilité que nous donnerons à ces documents."

Comment sera financée cette opération ? "Ce n'est pas une subvention, insistent à plusieurs reprises nos interlocuteurs. Nous rembourserons, au minimum, 75 % des sommes empruntées. Les dépenses de l'Etat seront largement rentabilisées." Avant d'ajouter que la transcription (dont le coût représente environ 10 à 15 fois le montant d'une numérisation) ne sera pas comprise dans ce budget (à moins que l'Etat soit intéressé par cette base de données). NotreFamille.com espère aussi, par cette offre de service, remettre les archives au coeur du projet de numération : "Aux côtés de la BnF ou de l'INA, les archives sont pour l'instant les parents pauvres du grand emprunt".

Pas sûr que cette offre de bons offices rassure les détracteurs, pour la plupart hostiles par principe à l'activité commerciale de cette société cotée en bourse et à ses démarches offensives pour avoir gain de cause dans le dossier de la réutilisation des archives publiques. Mais ces explications auront au moins le mérite d'alimenter le débat sur de bons rails.

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