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Octave Tarot, la mémoire effacée

Par Anonyme

Comment se souvenir d’un soldat mort pour la France si quasiment tout ce qui le concerne a disparu ? Jules Octave Tarot est né le 27 décembre 1890 à Dun-sur-Auron (Cher). Mobilisé au 13e RI, il ne combattra guère qu’un mois en forêt d’Apremont (Meuse) avant d’être tué « à l’ennemi » près de la terrible redoute du Bois Brûlé le 26 novembre 1914. Son comportement exemplaire lui vaudra la médaille militaire et la croix de guerre. Pourtant son souvenir s’est effacé. Il n’a pas de sépulture car on n’a gardé aucune trace de son corps. On ne possède plus le récit détaillé des combats auxquels il a participé : le journal de marche et des opérations du régiment est perdu. L’Historique du régiment le compte parmi ses tués mais l’appelle faussement « Jarot » ! Quant au monument aux morts de sa commune de résidence, il ne comporte aucun nom. Sa mère perdit la tête après la disparition de son fils adoré et son père mourut désespéré. Son jeune frère n’en parlait jamais tant le souvenir de la mort d’Octave était douloureux.

Un destin posthume trop injuste. À partir de quelques traces cependant, Octave va revivre dans la mémoire familiale par mes recherches et un récit. Pour paraphraser Roland Dorgelès s’adressant à ses « pauvres morts », puisque Octave n’a pas de croix pour le garder qu’au moins il ait un « cœur où [se] blottir […] dans la nuit éternelle ».

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