Paul Mignot, général de l'armée française
Paul Joseph Hyacinthe Mignot est né à Lyon le 20 mars 1865.
Engagé volontaire dès 18 ans, il intègre l’école spéciale militaire de Saint Cyr en 1883 dont il sort 87e sur 411. Il suit ensuite les cours de l’école supérieure de guerre de 1893 à 1895. Possesseur du brevet d’Etat-major mention bien, il est très bien noté aussi bien dans le service de troupe que dans celui d’état-major. Affecté d’abord comme officier d’ordonnance du général commandant la défense de Lyon, esprit fin, jugement droit, il est élevé au grade de lieutenant-colonel au 99e RI au début de 1914.
Dès le début de la guerre, il participe à la bataille de Lunéville (combat de Saint Antoine) en août 1914 et à la bataille d’Ypres en décembre 1914. Affecté au 158e régiment d’infanterie, il contribue activement à la prise du grand éperon de Notre-Dame de Lorette le 15 mars 1915. Cité à l’ordre de la 10e armée pour les brillantes qualités dont il fait preuve lors de l’attaque, il est nommé colonel le 5 mai 1915 et reçoit la distinction d’officier de la Légion d’honneur le 12 janvier 1916. Proposé comme général de brigade et commandant d’une division, il prend le commandement de la 41e division d’infanterie le 17 septembre 1916.
En avril 1917, devant l’épuisement de la 41e division d’infanterie, le général Mignot demande que celle-ci soit relevée. Le Haut-Commandement accède à cette demande mais pendant une très courte période, voulant faire participer la division aux offensives partielles du début de mai dans la région de Spin. La relève est refusée jusqu’au 12 mai. Brève détente. Dès le 31 mai 1917, l’ordre de remonter aux tranchées lui est donné. C’est alors le 1er juin dans le camp de Ville-en-Tardenois que des vociférations éclatent subitement parmi les hommes. Les manifestants réclament le repos qui soi-disant leur était dû, se refusant absolument de remonter aux tranchées. Dans la soirée du 1er juin, un flot de manifestants se porte vers la mairie de Ville-en-Tardenois en criant que de la guerre, ils en ont « marre, marre, marre ». Se frayant un chemin parmi les manifestants, le général Mignot calme les mutins en leur promettant de ne pas les faire monter aux tranchées le 2 juin. La majorité des manifestants finit par retourner dans ses campements mais une bande d’une centaine d’avinés et de repris de justice décide de mettre la mairie en état de siège, les vitres et les portes brisées à coup de pavés. Les insurgés réintègrent finalement leurs campements et la journée du 2 se passe sans incident.
Mais ces incidents ne resteront pas sans conséquence. Une trentaine de meneurs sont arrêtés et conduits à la prison de Châlons. Ils seront traduits devant le Conseil de Guerre. Le 4 juin, le général Mignot est relevé de son commandement, « …2 de ses régiments ayant donné des signes d’insuffisance morale ».
Il prend alors la tête de la 2e division le 17 juin et poursuit la guerre en France puis en Belgique par une série de faits d’armes dont la bataille de l'Aisne en mai juin 1918.
Le général Mignot continue son activité comme général de division en se consacrant principalement à la formation des cadres. Il fait valoir ses droits à la retraite le 20 mars 1927 et est alors placé dans la section de réserve. Atteint de conjonctivite ypéritique suite à l’attaque de l’Aisne de juillet 1918, il développe un glaucome incurable et devient aveugle à partir de 1938. Il meurt à Cessieu (Isère) le 17 mars 1949 à l’âge de 84 ans.
Il a reçu de nombreuses décorations :
Chevalier de la légion d’honneur le 11 juillet 1909
Officier de la légion d’honneur le 11 janvier 1916
Etoile de Kara-Georges 3ème classe le 28 novembre 1918
Croix de guerre belge le 11 mai 1920
Commandeur de la légion d’honneur le 14 octobre 1920
Grand-Officier de la légion d’honneur le 21 décembre 1926
Grand’ Croix de la légion d’honneur le 4 août 1936.
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