Charlatan
Les charlatans portaient aussi le surnom de « marchands d’orviétan » à la vente de panacées dont le célèbre orviétan, succédané le plus connu de la thériaque (poison) préparé à Orviéto, en Italie, et qu’on trouvait surtout à Paris. Entre les charlatans et ceux qui se disaient apothicaires, mais dont les abus les rapprochaient des premiers. Bon an mal an, ils étaient tolérés. Les doléances des pharmaciens d’Angers rappellent même qu’il arrivait à la Commission royale de médecine de Paris de donner aux empiriques des brevets qui les autorisaient à vendre des médicaments, incitant ainsi le charlatanisme « si pernicieux à la société ». Charlatans et autres empiriques ou bonimenteurs n'étaient ainsi jamais bien loin des apothicaires. A Paris, certains charlatans avaient pignon sur rue, comme l’empirique Gros Thomas. Malgré son travail à l’officine celui-ci faisait audience plusieurs fois par semaine dans sa roulotte sur le Pont-Neuf. Il distribuait alors son baume, quelques remèdes pour le soulagement du peuple, comme en témoigne une gravure. Les passants étaient tout particulièrement fascinés par le bonnet d’orfèvrerie qu’il avait fait pour la naissance du Dauphin en 1729.