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Archivothon : les généalogistes sauvent un fonds du XVIIIe siècle

C'est une belle histoire de pugnacité et d'amour des vieux papiers qui a mis fin à la menace de dispersion qui pesait sur le fonds Chevalier. Patiemment constituées au fil des siècles, ces archives de 12 mètres linéaires "racontent" la prodigieuse ascension de cette famille originaire de Salers. Débutants aux côtés des vaches à la fin du XVIe siècle, puis comme producteurs de Cantal, les Chevalier « investissent » leurs profits dans des études de droit et de théologie. Au XVIIIe siècle, on les retrouve ecclésiastiques, avocats, magistrats au bailliage de Salers, maire de la ville. Le fonds d’archives reflète les activités agricoles, juridiques et politiques de cette famille notable de Salers, dans les actuels cantons de Salers, de Pleaux et de Mauriac.

En 2010, ce fonds est entre les mains d'une figure de la ville, Patrick Brou de Laurière. Cet homme affable et excentrique, décède sans enfants et en ayant pris ses dispositions. Il lègue tous ses biens pour le financement de la recherche médicale. Sa maison vendue, sa belle bibliothèque inscrite au catalogue d'une vente aux enchères à Périgueux, restaient ses archives laissées à la ville. Le maire de Salers décide d'en faire don aux Archives départementales, ravies de récupérer un rare fonds familial qui reste à classer. Fin du premier épisode.

Mais en janvier 2012, à la parution du catalogue de la maison de vente de Périgueux, la déception est grande : une autre partie très importante divisée en 5 lots est proposée à la vente. Et le 22 février, dans la salle des ventes, les enchères dépassent malheureusement les plafonds des ordres donnés par les Archives départementales. Le Conseil Général ne parvient à racheter qu'un seul des cinq lots. Peu de temps après, les gagnants des enchères, des marchands professionnels, commencent à proposer sur Internet des documents à la pièce. Tous proviennent de ce fonds.

A Salers, la chose est prise très au sérieux. Sous l'impulsion des associations Aprogemere et Photothèque et Archives cantaliennes, on sonne le tocsin, on mobilise les soutiens. Les généalogistes négocient en direct avec les vendeurs pour savoir à quel prix ils accepteraient de revendre l'ensemble dans son intégralité. Une somme rondelette est collectée, supérieure même au prix consenti, puis versée aux Archives du Cantal leur permettant d'acquérir ce fonds du plus haut intérêt généalogique.

En guise d'épilogue, le 23 avril, le Conseil général du Cantal invite tous les contributeurs et les membres des deux associations à une séance de "dépliage" du fonds et à son tri. L’objectif est de parvenir à le classer courant 2012 et qu'il soit accessible à tous en salle de lecture.

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