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Corse-du-Sud : état civil, recensements, cadastre, successions, tout est en ligne !

Cette fois-ci, ça y est ! La Corse-du-Sud vient de rejoindre la longue cohorte des départements proposant de l'état civil en ligne. Attendues depuis longtemps, les archives du département viennent de lancer une application de consultation de l'état civil ancien. Et dans l'île de Beauté, cela démarre très tôt, puisque certains (rares) registres paroissiaux sont rédigés à partir de 1548 ! Le site offre un accès aux actes d'état civil jusqu'à 1914. Le département en profite pour ajouter aux registres d'état-civil et paroissiaux un accès direct aux recensements, y compris ceux de 1770 et 1786, aux tables de successions et absence et au cadastre (que l'on peut toujours consulter sur le site du Conseil Départemental).

Certes, la solution technique choisie, Thot, n'est pas des plus performantes pour la recherche et la visualisation des actes, mais il s'agit de la dernière version, quand même assez conviviale et plus ergonomique que les précédentes. Ainsi, retrouver un acte n'offre rien de bien compliqué. Cliquez sur Etat civil dans la colonne de gauche, cliquez sur le point d'interrogation (?) pour retrouver le nom de la commune ou paroisse recherchée. Et affinez (ou non) en sélectionnant un type d'acte, baptême, mariage, sépulture, naissance, mariage, décès, publication de mariage ou table décennale.

Comme la Corse est toujours singulière, le feuilletage des pages numérisées de ces registres recèle quelques (bonnes) surprises. Par exemple, dès 1614, les pages des actes de baptêmes ou les listes de confirmés sont parsemées d'actes divers concernant la paroisse, avec par exemple des "stati delle anime" ou "états des âmes", c'est à dire des états nominatifs de la population par foyers, avec l'indication de l'âge des individus. Autre "insularité", en Corse, les noms de famille apparaissent plus ou moins tardivement et parfois seulement à la fin du XVIIIe siècle. Ils n'étaient de toute manière pas usités dans les communautés rurales de l'île et les curés des paroisses, tout comme les notaires, se contentaient de noter les prénoms des baptisées, des mariés ou des enterrés, suivis des prénoms de leur père, moins régulièrement de leur mère et parfois, mais rarement, de leur grand-père. Seuls les paroissiens d'origine étrangère étaient désignés par leur nom patronymique, s'ils en avaient un, ou, sinon, par le nom de leur village d'origine. Ce n'est que quelques années après le rattachement de la Corse à la France que l'usage de noter le nom de famille de chacun se généralisera.

Inutile de savoir lire la langue corse, de toutes les manières, les actes de catholicité sont rédigés le plus souvent en italien, parfois en latin, mais jamais en corse. Des lacunes ? Oui, l'état civil de Corse en est truffé, notamment pour la période du grand soulèvement des Corses contre Gênes -y compris le règne de Pascal Paoli- de 1730 à 1768, sans qu'il n'ait jamais été possible de déterminer si elles sont dues à des destructions, à des pertes ou au fait que des curés ont négligé de tenir leurs registres. Il faut attendre 1770 pour voir la tenue des registres de baptêmes, mariages et sépultures en double exemplaire. Quant à l'état civil, il n'est introduit qu'après le départ des Anglais en août 1796 et les tables décennales débutent en 1803, assez lacunaires elles aussi pour la première décennie.

En résumé, le site de la Corse-du-Sud est à noter dans vos favoris, pour effectuer vos recherches d'ancêtres dans l'île de Beauté. Et elles peuvent être complétées par des sources incontournables et parfois rares sur Internet, à l'exemple des tables de successions et absences. Un lancement réussi !

Archives de Corse-du-Sud : http://archives.cg-corsedusud.fr/

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