Corrèze : elle découvre la vie d'une drôle de tante d'Amérique
Nos ancêtres ont une histoire, pas toujours celle que l'on voudrait... C'est l'expérience étonnante vécue par une généalogiste, habituée de la salle de lecture des archives départementales de la Corrèze. En voulant en savoir plus sur l'émigration d'une lointaine arrière-arrière-grande tante, Corinne Durand Troiville est tombée sur un profil peu courant, celui d'une tenancière de maison close dans les bas-fonds de la ville de Portland dans l'Oregon aux Etats-Unis !
Comment la jeune paysanne née dans la paisible ville corrézienne de La Roche-Canillac en 1885, issue d'une famille pauvre de huit enfants, d'une mère célibataire indigente et de père inconnu s'est-elle retrouvée dans une telle position ? C'est la quête passionnante menée tambour-battant par cette généalogiste, aidée par les archives et les archivistes de la Corrèze.
Louise Troiville avait sans doute une furieuse envie de sortir de son milieu. D'abord en rejoignant Paris, adolescente avec quelques uns de ses frères et soeurs, installés entre Pigalle et la Butte-Montmartre, puis seule, à l'âge de 15 ans, en embarquant pour Chicago dans l'Illinois, sous un nom d'emprunt et en mentant sur son âge.
Sa lointaine cousine généalogiste la retrouve en 1905 dans le quartier du "Petit Paris", haut lieu de la pègre, de la prostitution et de la prohibition, où elle y fait bonne fortune, si l'on en juge par son retour en France, quelques années plus tard, où elle achète quelques biens mobiliers et immobiliers dans son village natal. Mais après quelques mois, elle retourne à Chicago où notre enquêtrice perd sa trace.
Mais grâce aux documents d'archives américains, la vie de Louise Troiville se révèle à nouveau par bribes. Elle se signale sous divers noms (Louise Gautier, Goldie Gray...) par une présence "active" dans la colonne des faits-divers des journaux de Portland. Elle est la tenancière du Richelieu Hotel, maison renommée où, du premier étage, un perroquet vert invite les clients à venir se délasser. Ne la surnomme t-on pas "la femme la plus souvent arrêtée par la police de Portland" ?
De cette matière première croustillante, Corinne Durand Troiville démêle le vrai du faux, l'info de la légende. On se pince en lisant que cette femme fut mariée deux fois en trois semaines, en dernier avec pour témoin, son premier mari ! Cette histoire est sympathiquement partagée par les archives départementales de la Corrèze. On devine que l'enquête généalogique se poursuit et qu'elle est très prometteuse !
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