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Esclavage : des registres deviennent patrimoine mondial de l’Unesco

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Les registres qui concernent les personnes en esclavage dans les anciennes colonies françaises, soit quatre millions de personnes ayant vécu entre le XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, sont désormais classés au patrimoine mondial « Mémoire du monde » de l’Unesco.
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Capture Archives territoriales Martinique

Ce sont des registres conservés par les Archives territoriales de Martinique et de Guyane, les Archives départementales de Guadeloupe, de La Réunion, les Archives nationales d’outre-mer et les Archives nationales d’Haïti. Ils identifient les personnes en esclavage dans les anciennes colonies françaises et concernent quatre millions de personnes qui, entre le XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle (pour la colonie de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti, et l’île Maurice) et 1848 (pour la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte, la Martinique, La Réunion et le Sénégal), ont été réduites en esclavage dans l’empire colonial français, qu’elles aient été victimes de la traite, ou nées sur place dans un statut de servitude.

Comme le rappelle la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, « pour la plupart de ces personnes, ces éléments constituent souvent les uniques traces à nous être parvenues de leur identité : à l’intérieur de chacun de ces documents, c’est la mémoire de nombreuses existences qui est ainsi préservée ». On y trouve en général leur nom, leur âge, leur sexe, leurs spécialités professionnelles, parfois certaines caractéristiques physiques.

Ces documents viennent d’être inscrits au registre « Mémoire du monde » et c’est la première fois que des archives de ce type, concernant l’esclavage colonial français, sont ainsi reconnues. Elles rejoignent les inscriptions reçues pour les Antilles autrefois britanniques, et tout récemment, les anciennes colonies néerlandaises.

Le programme « Mémoire du monde » a été créé par l’Unesco en 1992, pour protéger et diffuser diffusion le patrimoine documentaire et archivistique mondial dans toute sa diversité. Il est aujourd’hui riche de plus d’un demi-millier de documents uniques ou de collections documentaires issus des cinq continents, dans tous les formats : imprimé, graphique, audiovisuel, numérique. En rejoignant ce Registre, le corpus des documents nominatifs de l’esclavage français rejoint des pièces aussi précieuses que, en France, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou l’Appel du 18 juin 1940, et que, dans le monde, la Déclaration d’indépendance américaine, les archives des Compagnies des Indes britanniques et néerlandaises, ou la Neuvième Symphonie de Beethoven ou, reconnus également lors de cette session, le film Shoah de Claude Lanzmann et les Essais de Montaigne.

Mots-clés
Esclavage, ANOM, Unesco

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