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Gaston Christol, facteur vaguemestre

Par Anonyme

Mon grand-père est né le 26 janvier 1886 à Canet (Hérault). Devançant l'appel, il fait son service militaire de 1904 à 1908 dans le cinquième régiment du génie du mont Valérien (avec les premières compagnies télégraphistes). De retour à la vie civile, il va s'installer à Houdan dans les Yvelines où il rencontre ma grand-mère et travaille comme facteur. Mobilisé en janvier 1915, il est désigné sergent vaguemestre (celui qui porte le courrier : ça ne devait pas être de tout repos) ; après un an en poste à Troyon où ils subissent une des premières attaques au gaz, il suit comme tant d’autres son régiment (le 123e) à Verdun : du 5 au 14 mai 1916 son unité repousse avec de lourdes pertes une attaque allemande majeure au bois de la Caillette, ce qui suscite une lettre de félicitation collective du général de la division. Transférés ensuite en Argonne, dans la Somme puis dans l’Aisne, c’est dans ces dernières tranchées qu’après plus de deux ans à passer entre les balles, une atteinte grave de tuberculose le fera évacuer vers les hôpitaux pyrénéens de Mauléon et Salies de Béarn en mai 1917 ; l'armée lui reconnaîtra une invalidité partielle. Il rentre s'installer à Paris juste à temps pour entendre tonner la grosse Bertha, dont ma grand-mère gardera un souvenir effrayé.

La photo en illustration date probablement de 1915 et a été prise à l'arrière ; elle est toujours restée un mystère pour moi : qui étaient les camarades et le postier présents autour de la table ? Et l'enfant ? Pourquoi les fleurs ? La tranquillité qui s'en dégage a quelque chose d’irréel.

 

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