La généalogie européenne de Simone Veil
Simone Annie Jacob était née le 13 juillet 1927 à Nice, dans le foyer d’un couple de Juifs allemands. Son père, André Jacob, était un architecte brillant (second Grand prix de Rome) et sa mère, Yvonne Steinmetz, diplômée de chimie. Une famille dont la généalogie est parfaitement représentative : si ses deux grands-pères étaient tous les deux établis dans la même rue du neuvième arrondissement de Paris, l’un comme bijoutier et l’autre comme fourreur, ses quatre arrière-grands-pères tous négociants, étaient nés dans quatre pays différents : la France, la Belgique, l’Allemagne et la Tchéquie. Une généalogie donc totalement dispersée à travers cette Europe, dont Simone Veil s’affirmera comme l’une des championnes, avec des ramifications aussi bien en Italie qu’en Allemagne, en Hollande et au Danemark ou que tout à l’Est, en Pologne et en Russie.
Marchands de pierres précieuses à Hambourg, marchands de café à Coblence, boucher casher de la communauté juive de Bruxelles, rabbin à Lukov, en Pologne, ou encore banquiers à Clèves… Autant d’ancêtres évoquant le mythe du Juif errant, tel ce Meir Maharam Zatzenellenbogen, un rhénan devenu rabbin de Padoue, en Italie, et dont le petit-fils Shaul Walhl, né dans cette ville en 1545, mourra en 1617 à Brest-Litovsk, en Biélorussie.
Pourtant, elle n’en comptait pas moins de nombreux ancêtres ayant vécu en France, arrivés généralement à Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle, et auparavant établis à Reguisheim, en Alsace, à Metzervisse, en Lorraine et surtout à Metz et aux environs. On peut ainsi remonter la lignée paternelle des Jacob dans le village mosellan de Bionville-sur-Nied, localité abritant depuis le XVIIe siècle une importante communauté juive, dont les membres se consacraient principalement au commerce des bestiaux, comme c’était le cas des Jacob : de David Jacob, né vers 1720, à Jacques, son arrière petit-fils, dont l’itinéraire sera lui aussi tout à fait représentatif. Né en Moselle et à ses débuts marchand de moutons, il se mariera à Dijon avec la fille d’un chantre de synagogue, avant d’aller s’installer comme marchand d’immeubles à Reims, d’où il verra son fils – le grand-père de Simone – gagner Paris, dans les années 1880, où il sera d’abord fabricant des boîtes en argent, qui se vendront jusqu’en Europe centrale, avant de se retrouver comptable à la Compagnie du Gaz.
Simone Jacob a épousé en 1946 Antoine Veil, inspecteur des Finances, issu quant à lui de familles établies à Paris et en banlieue, avec des ancêtres majoritairement concentrés en Lorraine, en Alsace et en Allemagne. Une lignée lorraine, mais sans doute originaire d’Alsace (de Guebwiller et sans doute antérieurement de Memmelshoffen).
Plus que sur Genastar, où elles restent sommaires, les généalogies de Simone Veil et de son mari sont présentées de façon très complète sur l’arbre publié sur Geneanet par Jacques Chanis, avec, pour elle, plus de 400 ancêtres sur 49 générations et pour son mari plus de 300, sur 26 générations.
Photo par Rob C. Croes / Anefo - Nationaal Archief, CC BY-SA 3.0
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