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Les racines familiales de Paul Bocuse

Paul François Pierre BOCUSE est décédé ce 20 janvier 2018 à Collonges-au-Mont-d’Or, localité des environs de Lyon où il avait vu le jour le 11 février 1926 et où l’un de ses ancêtres BOCUSE était venu se marier en… 1779.

Cet aïeul – l’arrière arrière arrière grand-père du pape de la gastronomie – qui se nommait Nicolas Bocuse, n’était cependant nullement cuisinier, mais vigneron. Né en 1745, il était issu d’une vieille lignée locale, que l’on peut remonter jusqu’à un certain Fleury (un prénom très régional) Bocuse, né en décembre 1638 à Sainte-Foy-les-Lyon, fils de Pierre et de Philippa Nicolas (que certaines généalogistes nomment Vanne). Ce Fleury, décédé en 1716, exerçait déjà le métier de vigneron, en un temps où les vignes recouvraient les coteaux de la Saône… Vignes où ses descendants travailleront durant plusieurs générations, avant de se retrouver carrément à Lyon, où était né en 1745 notre Nicolas, qui s’était retrouvé vigneron à son tour dans l’ancien quartier Saint-Just, sur la colline de Fourvière, colline à l’époque très peu construite, pour être encore laissée aux cultures et aux vignes. En bonne logique et selon les traditionnelles habitudes d’unions endogames ayant alors cours, ce vigneron lyonnais avait épousé Françoise Sauge, fille d’un vigneron d’Albigny-sur-Saône et veuve de Jean Gagneur, vigneron à Collonges-au-Mont-d’Or.

Voilà comment les Bocuse étaient arrivés dans ce village, que leur descendant devait trois siècles plus tard rendre célèbre, et voilà comment, contrairement à ce que l’on lit parfois, la famille n’est pas dans la restauration depuis le XVIIe siècle…

Une fois établis à Collonges, nos Bocuse s’y étaient dans un premier temps succédés en travaillant à la fois les vignes et les terres, mi-vignerons mi-agriculteurs, jusqu’à ce que, sous le second Empire, vers 1852/53, un second Nicolas (le petit-fils du premier) prenne un virage décisif. D’abord agriculteur, marié à une domestique, il va devenir traiteur et prendra un restaurant. C’est à partir de lui qu’ils seront restaurateurs de père en fils et leurs épouses cuisinières. Après Nicolas et Philiberte, on aura Pierre et Célestine, Joseph et Marie et de même à la génération suivante, avec Georges, le père de Paul, qui épousera en 1925 Irma Roulier, fille d’un autre restaurateur de Collonges, dotant le futur chef étoilé de quatre grands-parents restaurateurs. Le grand-père maternel, François Roulier, enfant de paysans savoyards, qui était allé apprendre le métier à l’autre bout de la France, tenait en effet l’ "Hôtel du Pont", à 400 m. de celui des Bocuse, où l’on venait déguster ses poissons de Saône et ses "poulets cocotte". Et ce sera cet "Hôtel du Pont", que les parents de Paul transformeront en "Auberge du Pont", en la reprenant, en 1936, alors que le gamin n’a alors que dix ans.

Les racines de Paul Bocuse sont donc essentiellement concentrées dans les départements voisins du Rhône et de l’Ain (Laiz, Gamerans…) – avec quelques incursions dans le sud de la Saône-et-Loire – tout en allant aussi en Savoie (Saint-Jean-d’Arves, Chambéry, Les Marches…) à la fois par son grand-père maternel et son arrière grand-mère Bocuse (FEJOZ…). Une généalogie assez complète est présentée en ligne, par Emmanuelle Cart-Tanneur, sur Geneastar, avec ces ancêtres dont Paul Bocuse avait reçu l’héritage, et qui lui avaient peut-être inspiré cette maxime qui lui allait si bien : "Travailler comme si on allait mourir à 100 ans et vivre comme si on allait mourir demain."

Image par Arnaud 25, CC BY-SA 3.0

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