Les sources de recherche sur la colonie pénitentiaire de Belle-Île

Belle-Île-en-Mer, au large du Morbihan, a accueilli à partir de 1880 une colonie agricole et maritime réservée aux mineurs délinquants. Plusieurs raisons avaient conduit à la création de ce pénitencier, en premier lieu le manque de main-d’œuvre sur l’île, prison naturelle dont la population masculine était essentiellement composée de marins. En outre, l’État vit, par la création de la colonie, un moyen de soustraire la délinquance juvénile à l’Église catholique qui la prenait en charge jusque-là.

Constituée des bâtiments de l’ancienne maison de force et de correction, d’une ferme agricole et d’un navire, l’établissement pénitentiaire a reçu de jeunes détenus, acquittés car « ayant agi sans discernement » et non remis à leurs parents, ainsi que des jeunes condamnés à un emprisonnement de six mois à deux ans. Tous s’y initient à l’élevage, aux travaux des champs et aux métiers de la mer en étant soumis à une sévère discipline militaire. En 1945, la colonie devient une Institution publique d’éducation surveillée (I.P.E.S.), qui ferme ses portes en 1977.

Pour aider les chercheurs qui s’intéressent à ce siècle d’histoire de la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer, les Archives départementales du Morbihan ont créé une page spéciale, dans laquelle sont présentées les sources disponibles conservées par le service. On y trouve notamment les documents relatifs à l’administration pénitentiaire conservés en séries Y et W, ainsi que certains éléments de la sous-série 2U pour tout ce qui relève du judiciaire, sans oublier les sources iconographiques, car la colonie a fait l’objet de reportages photographiques dont certains ont été publiés sous format cartes postales.