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Les véritables origines familiales de Monet

C'est le dernier jour pour visiter la Rétrospective Monet installée depuis quatre mois au Grand Palais. Mais que sait-on vraiment des origines familiales du père de l'Impressionnisme ?Ses biographes n'ont manifestement guère creusé la question, sauf l'un d'eux, qui suppose les Monet originaires du Dauphiné – ce qui est faux ! Dès lors, il m'a semblé intéressant de l'explorer un peu. Si comme toute généalogie parisienne, elle n'est pas simple à travailler, on n'en arrive pas moins à apprendre pas mal de choses.

Né à Paris le 14 novembre 1840, Claude Oscar Monet se disait parait-il volontiers "vrai parisien", pour avoir eu ses quatre grands-parents nés dans la capitale, ce qui était faux. Il était le fils de Claude Adolphe MONET et de Louise Justine AUBRÉE, mariés à l'église Sainte-Madeleine, en 1835, et qui, en 1845, iront s'installer au Havre, pour y rejoindre la demi-sœur du mari, Marie Jeanne Gaillard épouse Lecadre, mariée à un commerçant, laquelle élèvera le futur peintre après le décès de sa mère, survenu deux ans plus tard, en 1847.Claude Adolphe MONET, né à Paris le 3 février 1800, était fils de Pascal Léon, agent de commerce, époux de Catherine CHAUMERAT et lui-même fils d'un autre Pascal MONET et de Rose Scholastique RICHARD.Louise Justine AUBRÉE, né à Paris en 1805, était fille de François Léonard, employé, et de Marie Françoise Sophie TOFFART.Catherine CHOMERAT était native de la paroisse Saint-Nizier, de Lyon, où elle avait épousé en 1790 un tailleur d'habits (Isidore Gaillard dit Grisardy, dont le père vivait à Rome) et où son père était affaneur (un "homme de peine") et ses ancêtres chapeliers depuis plusieurs générations (fille de Jean Gaspard marié en troisièmes noces en 1770 avec Jeanne-Marie MERA (de Quincié-en-Beaujolais), petite-fille de Jacques, marié en secondes noces en 1736 avec Josephte JOYARD, arrière petite-fille de Denis, marié en 1698 avec Antoinette SIMON, et arrière arrière petite fille de Pierre, époux de Marie RIOU (cf. les relevés de GeneaBank).

Car en fait de "parisiens de Paris", la plupart des branches semblent conduire en province : les Chaumerat à Lyon, les Aubrée sans doute en Bretagne (Ille-et-Vilaine) et les Toffart vraisemblablement vers le Nord ou la Belgique… Pour ce qui était enfin des Monet, les ancêtres patronymiques étaient venus de loin, puisque c'est à Avignon, que je fini par retrouver – via BigeNet – le mariage de Pascal MONET et Marie Jeanne Rose Scholastique RICHARD, célébré en l'église de Saint Symphorien, le 9 septembre 1779. Un acte qui apprend que l'épouse est fille de Pierre Léonard et Jeanne Marie BAYON, et que l'époux était fils de Claude MONET, marié à Saint Pierre d'Avignon le 19 juin 1760 avec Jeanne CHAMBON (fille de Jacques et Madeleine ROCHAS, mariés en Avignon en 1731 et eux-mêmes enfants de Pierre CHAMBON et Madeleine FINE et de Laurent ROCHAS et Marie DELPUECH).Claude MONET, l'arrière grand-père du peintre, était enfin fils de Pascal MONET et Marie ROBERTY, couple sur lequel je butte actuellement. Qui saurait donc remonter plus avant, sachant que le patronyme MONET semble attesté dans l'ancienne ville pontificale depuis le début de ses archives ?

Une dernière précision : Camille DONCIEUX, qu'épousera MONET en 1870, était native de Lyon (La Guillotière) et porte le même nom que la mère de Liliane Bettencourt. Les familles ne semblent toutefois pas avoir forcément une origine commune : la lignée de Camille peut être remontée jusqu'au milieu du XVIIIe siècle à Chanas, où les aïeux étaient boulangers, alors que celle de la mère de la milliardaire était attestée à Saint Savin, depuis le XVIème. Ces deux localités sont distantes de plus de cent kilomètres et l'on relève par ailleurs plusieurs lieux homonymes (Oncieux, Oncieu), pouvant avoir donné deux familles sans rapport entre elles. Une généalogie intéressante, mais qui attend donc quelques compléments…

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