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Maurice Ray, agent de liaison

Par Anonyme

Mon grand-père, né à Paris en 1886, se marie en 1913 avec Élise, une jeune modiste. Un an après, la guerre est déclarée et Maurice est rappelé dans l’infanterie (5e bat. 367e RI). Ma grand-mère trompait son inquiétude en lui écrivant de longues lettres tendres et en confectionnant de jolies cocardes tricolores froncées dont je possède un exemplaire. Lors d’une permission, elle l’avait fait prendre en photo pour avoir son image sous les yeux. De son côté, Maurice gardait sur lui celle de son épouse et cette photo, jaunie et usée par des allers-retours de la poche de l’uniforme, a rejoint l’album de famille quoiqu’elle soit en partie effacée.

Élise pouvait à raison s’inquiéter car Maurice était un agent de liaison qui s’exposait à être pris pour cible lorsqu’il se déplaçait d’une tranchée à l’autre. Heureusement pour nous tous, il courait vite ou ceux d’en face tiraient mal, il a passé la guerre sans blessure mais au cours d’une mission durant la bataille de Verdun, il est porté manquant le 28 juin 1917. Après plusieurs mois pénibles d’incertitude, Élise est informée en novembre qu’il est prisonnier. Elle peut même le reconnaître sur une photo prise par la Croix-Rouge publiant des clichés de groupes de prisonniers pour rassurer les familles.

Elle avait un motif supplémentaire de penser à son mari car elle attendait un enfant et mon oncle Roger est né cette année-là. Un garçonnet de près de 2 ans attendait Maurice lorsqu’il fut libéré en 1919.

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