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Quand le ministère des Colonies surveillait les indigènes...

Il y a une mise en ligne qui est passée inaperçue dans la récente mise à jour du site des Archives d'Outre-Mer, celle d'un instrument de recherche bien particulier. Il concerne la surveillance des indigènes venus travailler en métropole par le ministère des Colonies. En effet, au sein de la Direction des Affaires politiques de ce Ministère, le Service de Liaison avec les Originaires des Territoires Français d'Outre-Mer (SLOTFOM) avait été créé en 1916 par le ministre de la Guerre et dépendant de la direction des Troupes coloniales, il était chargé de la surveillance de la main-d'oeuvre indigène venue travailler en métropole et de la liaison entre les employeurs et les colonies.

En 1917, le service passe sous la tutelle du ministère des Colonies et collabore avec le ministère de l'Intérieur ainsi qu'avec les services de police des gouvernements généraux ; il dispose d'agents infiltrés et de correspondants sous couverture qui évoluent dans tous les milieux. En 1923, lui succède le Service de contrôle et d'assistance en France des indigènes des colonies françaises, dont la mission s'est élargie à l'ensemble des sujets ou protégés français originaires de l'Empire, puis en 1941 le Service colonial de contrôle des indigènes, devenu par arrêté du 28 février 1946 le Service de liaison avec les originaires des territoires français d'outre-mer (SLOTFOM).

Entre 1911 et 1957, le SLOTFOM et les services qui l'ont précédé ont recueilli et centralisé les informations sur l'activité politique des indigènes en métropole et dans les colonies : les documents conservés constituent ainsi une source exceptionnelle sur l'histoire des mouvements nationalistes et communistes outre-mer, tout particulièrement en Indochine, mais également dans les autres territoires de l'Empire.

A explorer donc sur le site des Arcvhives d'Outre-Mer en utilisant IREL, Instruments de Recherche en Ligne, puisque tous les noms de personne ont été indexés, avec les noms géographiques, les noms de partis politiques, d'associations, d'institutions, de sociétés et d'entreprises, d'ordres religieux, sur les titres des journaux. Pour la provenance d'origine, les termes «indochinois» et «annamites» n'ont pas fait l'objet d'une indexation.

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Liens vers le site des Archives d'Outre-Mer :

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