Recherche descendants d'un collectionneur spolié par les nazis
Des oeuvres d'art ont été volées par milliers sous l'Occupation, en France et dans tous les pays sous le joug des nazis. Mais alors que beaucoup d'oeuvres spoliées l'étaient pour leur valeur artistique et ont fait l'objet d'un véritable trafic organisé par les plus hauts dignitaires, le vol d'un tableau représentant une femme accroupie au bord d'une rivière révèle une toute autre histoire que celle des "Monuments Men".
Cette huile sur toile est signée par Nicolas Rousseau, un simple élève de l’école de Barbizon. Elle n'est pas estimée à plus de 3.000 euros, mais aujourd'hui, c'est son histoire qui sort de l'ordinaire, nous révèle le Figaro et un appel est lancé pour retrouver ses propriétaires.
Cette peinture a en effet été remise l’an dernier à l'ambassade de France à Berlin par Peter Forner, décédé en mai dernier, et fils d’un soldat de la Luftwaffe. Tout ce qu'il savait de ce tableau ornant le salon de son père était que celui-ci l'avait rapporté de France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les détails manquent cruellement pour aller plus loin et retracer le parcours de l'oeuvre avant son vol. Le père était sous-officier dans un bataillon du génie de l’aviation militaire, stationné en Normandie durant le conflit. Il obtient une permission pour rentrer voir sa famille à Berlin. Un supérieur hiérarchique lui demande de ramener avec lui un tableau. Mais arrivé à l’adresse indiquée, le sous-officier Forner ne trouve qu’un tas de ruines. Il laisse donc le tableau chez lui et meurt quelques mois plus tard sur le front.
Le tableau est donc resté chez sa veuve, puis son fils en a hérité sans en savoir beaucoup plus. La Commission d’indemnisation des victimes de spoliations mène l'enquête avec à ses côtés, les moyens de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture.
Pour retrouver d'éventuels ayants-droits, il va falloir explorer toutes les pistes car nul ne sait si ce tableau a jamais été répertorié dans l’inventaire d’une institution publique ou d’un château ou bien s'il était simplement accroché dans le salon d'une maison bourgeoise.
L'analyse du parcours du soldat Forner sera sans doute déterminante : son bataillon a séjourné au château de Fermaincourt en Eure-et-Loir près de Dreux, puis entre la Normandie et Saint-Omer. Actuellement, les services d’archives recherchent également dans la généalogie du peintre pour tenter de savoir qui aurait pu hériter de cette œuvre et la transmettre.
En attendant, cette mystérieuse huile sur toile est "en résidence" au Centre mondial de la paix, des libertés et des droits de l'homme à Verdun, dans la Meuse. Elle sera bientôt exposée. Peut-être qu'un des visiteurs par ses souvenirs ou ses connaissances pourra faire avancer l'enquête...
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