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Victor Bouchy, parcours militaire intense

Par Anonyme

Je voudrais rendre hommage à mon grand-père maternel, Victor Bouchy né le 15 juin 1898 à St André d’Huiriat (01).

Il n’a pas combattu longtemps dans cette guerre, puisque il est incorporé le 2 mai 1917, mais son parcours est intense :

Incorporé au 133e de ligne à Belley, caserne Sibuet, 29e compagnie, unité B, le 2 mai 1917.Passé au 9e bataillon le 19 octobre 1917, caserne Béchaud à Belfort. Il change encore plusieurs fois de compagnies à partir du 23 février 1918 . De Belfort à la mer du Nord, en passant par Verdun, il fut de tous les combats, non sans recevoir au passage quelques « souvenirs » dont il se serait bien passé.

Il est en effet gazé le 28 mai 1918, blessé par un éclat d'obus près d'Amiens en août 1918 lors d'une offensive allemande. Même sa dernière mitrailleuse fut cassée en deux lors de cette bataille, à Origny-Sainte-Benoite. Il s'en sortit avec trois côtes cassées et un poumon touché. Il lui fallut des soins. Il resta huit à dix jours à l'infirmerie militaire, puis il repartit. Son régiment fut anéanti à 80%. Après un congé de convalescence de plusieurs mois, il entre au centre spécial de réforme le 19 octobre 1920. Réformé temporaire N°1 avec 30% le 8 novembre 1920 par la commission du Rhône Sud Lyon.

Après l'Armistice, il garde encore des prisonniers au moulin de Varge et il fera encore son régiment normal, après la guerre, pendant deux ans.

Ses souvenirs sont tristes, mais forts. Il faisait régulièrement des visites à son père, qui lui, était au front.... Ce dernier a fait 8 ans de guerre. La bataille de St Quentin demeure l'un de ses plus mauvais souvenirs. « Ça chauffait fort » et même Clémenceau faillit y laisser sa vie. Mais la vie quotidienne était aussi très rude. Il n'y avait aucun moyen de transport, et il fallait marcher avec le paquetage et la mitrailleuse de 28 kg sur le dos, manger si possible, car la « tambouille » était rare, et dormir dehors par tous les temps.

Il est cité à l'ordre du régiment le 12 septembre 1918 : « Excellent fusilier-mitrailleur, très crâne au feu. Au cours des derniers combats, faisant partie d'une reconnaissance menacée d'encerclement par l'ennemi, il a permis à cette reconnaissance, par un feu précis, de se replier en bon ordre et sans pertes. »

Il fut récompensé par plusieurs médailles, dont la Croix de guerre, puis la médaille militaire qu'il reçut en 1988 (à l'âge de 90 ans).

Il décède le 9 novembre 1990 à l'âge de 92 ans.

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