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La généalogie d’Alain Delon

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Alain Delon lors d'un concert de charité pour les enfants en Russie (2010).

On sait que s’il avait failli être charcutier – profession du second mari de sa mère – Alain Delon n’en était pas moins quasiment né dans un cinéma, puisque son père était directeur d’une petite salle de Sceaux, nommée Le Régina, où sa mère faisait volontiers fonction d’ouvreuse. On connaît moins, en revanche, sa généalogie, pourtant très intéressante et facilement explorable par un arbre de Geneastar, arbre lui valant à ce jour 82 cousins.

Ce arbre conduit d’emblée vers plusieurs régions et pays, avec d’abord le Sud-ouest et le Quercy (Tarn-et-Garonne et Lot), la Bretagne – et un chouïa la Normandie –, en même temps qu’en Alsace, en Allemagne et Suisse et qu’en Corse. Quasiment les quatre points cardinaux.

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Généalogie d'Alain Delon sur Geneastar.
Crédits
Capture Geneastar

Originaires du village de Saint Vincent-l’Espinasse, dans le Tarn-et-Garonne, près de Valence-d’Agen, les Delon ont pour ancêtres les incontournables laboureurs, avec une filiation que l’on peut remonter jusqu’à la fin du XVIIe siècle, avec un certain Jean DELHOM dit MANDÈS, né vers 1640. Oscillant entre plusieurs formes, comme c’était fréquemment le cas autrefois, le patronyme évoquait le domaine d’origine, caractérisé par un ome, autrement dit un orme (d’après le latin ulmus).

Mais s’ils étaient issus d’une lignée tout à fait classique, les Delon avaient su rapidement évoluer. 

D’abord au plan social, avec l’arrière-grand-père, Fabien, né en 1825, fils de laboureur, qui avait accompli un très beau parcours, lui valant en 1892 d’être décoré de la Légion d’Honneur. N’ayant pas pu faire d’études, il avait commencé par servir deux ans dans l’armée, avant d’intégrer les Ponts et Chaussées où, entré comme piqueur (sorte de chef d’équipe) il avait terminé avec le grade d’ingénieur. Mais il devait sa distinction au fait d’avoir servi bénévolement, pendant dix-huit ans, dans la compagnie des sapeurs-pompiers de Figeac, dont il était devenu capitaine, et d’avoir fait la guerre de 1870 comme volontaire, dans un régiment du Génie. 

Un second virage, à la génération suivante, avait été pris au plan géographique, avec le grand-père, Marcel, qui était devenu percepteur et que ses mutations avaient conduit à traverser la France. Et les mers, puisqu’il avait commencé sa carrière en Corse, où il avait rencontré l’âme sœur, en la personne de Marie Antoinette Evangelista – la fille d’un aubergiste de Prunelli-di-Fiumorbo, sans doute tenancier de l’auberge où il logeait… Une épouse pleine de charmes, que la légende familiale – bien difficile à vérifier – dit apparentée à la famille Bonaparte… 

L’homme avait terminé sa carrière en région parisienne, où son fils épousera la petite-fille d’un cordonnier parisien, originaire d’Alsace et de Suisse.

Au reste, les quartiers présentés sur l’arbre de Geneastar pourront parfois être complétés :

  • les quartiers corses, localisés à Prunelli-di-Fiumorbo et Ghisoni, à la limite de la Haute-Corse, avec les incontournables COLOMBANI, LUCIANI, ROMANI , par la base en ligne Antenati di Ghisoni ;
  • les quartiers suisses, concentrés dans le canton d’Uri, notamment à Burglen et Aldorf, lieu immortalisé par la légende de Guillaume Tell, par la base Dicitur Vita, qui donnera aussi davantage d’informations sur les ancêtres LIENEMANN, originaires d’Allemagne (tonneliers et tisserands juifs, à Herbotzheim), alors que les ancêtres alsaciens (GAIRE) étaient de Bourg-Bruche et Saales, à la limite du département des Vosges, où certaines branches ne manqueront pas d’envoyer (au Saulcy, à Saint-Rémy et Lubine…) ;
  • les ancêtres de la grand-mère bretonne, successivement blanchisseuse, cuisinière et femme de ménage, native de Guilers, dans le Finistère, seront explorés par l’arbre en ligne de Robert Guédec avec racines à Guilers, Bourg-Blanc, Lambezellec, Milizac, Plouguin, Plabennec, Plouvien…

Quant aux DELON, si un mariage d’arrière-grands-parents homonymes, laisse a priori supposer une consanguinité (sosas 8 et 9), on découvrira qu’il n’en était rien, avec la seconde lignée mieux connue par l’arbre de Christian Cournut du Puich, conduisant à des DE LOM, seigneurs de Félines et de Lart, dans le Lot, connus depuis le milieu des années 1400, et donc sans aucun rapport avec nos DELHOM dits MANDÈS…

Reste à signaler le sosa 37, Marie Félicité LE TAILLANDIER DE LA LANDE, née à Caylus, dans le Tarn-et-Garonne, qui offre des ancêtres marchands drapiers à Rouen tout en livrant de nombreuses lignées nobles (ARPAJON, ROQUEFEUIL, DAMAS, CASTELNAU, TOULOUSE-LAUTREC)… pour s’arrêter sur Geneastar à la génération du sosa 54 357, Blanche de COURTENAY qui, poussée plus avant, permet de montrer qu’Alain Delon comptait parmi ses ancêtres l’inévitable roi Louis VI-le-Gros...

Mais cette belle généalogie comporte sa part d’inconnu, avec le très énigmatique sosa  14, père naturel du n° 7 et nommé Louis MINARD, né vers 1850 et décédé avant 1905, qualifié en 1881 de couvreur à Paris, et dont on ignore tout des origines, sans pouvoir le rattacher à une famille de couvreurs de ce nom, rencontrée à Paris et à Aubervilliers et originaire de l’Yonne… (voir ici les recherches, les conclusions et les très pertinentes interrogations de Robert Guédec). À bon chercheur, salut !

Commentaires

1 commentaire
  • Portrait de Annie BOUYER-STIVES

    Je suis surprise que vous ne me citiez pas : j'ai en effet réalisé l'arbre patronymique d'Alain Delon en 2004 et vous l'aviez publié ensuite, après que je le lui ai remis pour ses 70 ans. Les recherches postérieures dont les bretonnes, les suisses etc. n'ont fait l'objet d'aucune publication de ma part.

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