Ajusteur de monnaies
Ajusteur de monnaies, généralement situé à l’étage, l’atelier des ajusteurs jouxtait l’atelier de blanchiment avec ses bains d’eau bouillante. En effet, une fois les flans découpés, ils étaient blanchis pour donner sa couleur à l’or et blanchir l’argent, puis recuits, pour être plus malléables avant la frappe. C’est donc dans une atmosphère humide que les ajusteurs exerçaient leur activité de précision. Leur travail consistait en effet à vérifier que le poids des flans était le plus proche du poids légal. Il faut dire que la presse à rouleaux donnait des monnaies ovales à cause de l’écrasement en longueur des lames sous la pression, et de poids variables à cause du découpage manuel après coup. L’artisan comparait donc chacun des flans à un « dénéral », plaque ronde servant de modèle au monnayeur, pour faire une espèce de la grandeur et du poids voulu. Trop lourds, les flans étaient égalisés avec une petite lime, l’« escouane ». Trop légers, ils étaient cisaillés pour être refondus. C’est à cela que nous devons les incisions plus ou moins profondes sur certaines pièces, que la frappe n’a pu effacer. En cas d’erreurs, les ajusteurs devaient payer de leurs écus les frais qui en découlaient. Inutile de dire combien ils étaient attentifs à leur travail !