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A la BnF, un regard nouveau sur les explorateurs du XIXe siècle

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Octavie Coudreau en costume de voyage, 1897, BnF, Société de géographie.
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BnF, Société de géographie

La Bibliothèque nationale de France célèbre le bicentenaire de la Société de géographie, dont elle conserve les archives, en consacrant une exposition à l’exploration au XIXe siècle.

Pour les Européens du XIXe siècle, l’exploration répondait à des enjeux multiples : faire avancer les connaissances géographiques, nourrir des savoirs comme l’anthropologie ou l’archéologie, mais également évaluer les richesses exploitables, à l’heure de l’expansion des empires coloniaux. À cette époque se construit une mythologie de l’exploration fondée sur plusieurs idées reçues : la figure de l’explorateur, voyageur solitaire, seul collecteur et créateur de savoirs, le fantasme de territoires explorés vierges de toute histoire et de tout habitant, le rêve d’une connaissance intégrale, objective et désintéressée, de tous les « ailleurs » géographiques.

L’exposition intitulée « Visages de l’exploration au XIXe siècle. Du mythe à l’histoire » confronte cette mythologie à la réalité du terrain et donne à voir des parcours trop longtemps passés sous silence, ceux de femmes exploratrices, d’explorateurs non-européens, d’intermédiaires, de guides, d’interprètes qui jouèrent un rôle crucial dans ce mouvement, même s’ils ont été oubliés du grand récit.

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Carte d’Afrique divisée en ses principaux états avec les découvertes faites dans les derniers voyages par Eustache Hérisson, 1820, BnF, département des Cartes et Plans.
Crédits
BnF

Aux côtés des figures connues de Brazza, Gallieni, Dumont d’Urville ou Charles de Foucauld, le visiteur découvre ainsi Gabrielle Vassal et Octavie Coudreau, Joseph Martin et son guide toungouse, l’explorateur peul El-Fellati, le lettré Nain Singh, l’ancien esclave Apatou accompagnant Jules Crevaux en Amazonie, et bien d’autres.

« Il s’agit de penser le rapport entre l’image iconique de l’explorateur, l’homme en majesté, souvent armé, le regard dirigé vers le lointain, et d’autres explorateurs, d’autres exploratrices, moins connus », souligne Hélène Blais, professeur d’histoire à l’École normale supérieure de Paris, co-commissaire de l’exposition.

La scénographie de l’exposition s’organise autour des trois temps de l’exploration : la préparation savante du voyage, les pratiques de terrain puis la mise en récits et en images au retour du voyageur. S’appuyant sur le fonds exceptionnel de la Société de géographie et sur d’importants prêts extérieurs (musée du Quai Branly, Muséum national d’Histoire naturelle, musée de l’Armée, musée Guimet, etc.), l’exposition rassemble carnets de notes et de croquis, cartes et photographies, instruments de mesure, objets et spécimens collectés sur le terrain... en tout près de 200 pièces qui permettent d’offrir un nouveau regard sur la curiosité savante et les découvertes de l’époque.

Informations pratiques

Visages de l’exploration au XIXe siècle. Du mythe à l’histoire. Jusqu’au 21 août 2022.

BNF | François Mitterrand, Quai François-Mauriac, 75013 Paris (Entrée Est).

Du mardi au samedi 10 h-19 h, dimanche 13 h-19 h. Fermeture le lundi et les jours fériés.

Entrée : 9 euros, tarif réduit 7 euros. Gratuit avec le pass BnF lecture/culture et le pass Recherche.

Visites guidées, ateliers, livret-jeu pour les visites en famille : voir bnf.fr

Un catalogue de l’exposition est vendu au prix de 29 euros.

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