Le cimetière des gueules cassées de Cadillac est bien classé
Après plus d'un an d'attente, l'association des Amis du cimetière des oubliés de Cadillac va reprendre ses activités. Le cimetière a en effet été confirmé l'été dernier comme monument historique, ce qui lui était contesté par la commune de Cadillac. Le tribunal administratif de Bordeaux a confirmé la décision du préfet d'inscrire ce lieu hors du commun qui recueille notamment les dépouilles de "98 mutilés de la face et du cerveau". Ces soldats de 1914-1918, très grièvement blessés -et "mentalement exsangues"- ont terminé leur vie dans cet établissement.
L’association est toujours réactive aux demandes qui lui sont adressées, souvent de la part des familles en quête d’informations et précisions quant au séjour d’un proche à l’hôpital et au lieu précis de sa sépulture. Dans ce cadre, des liens ont été noués avec l’Association du Souvenir Français qui est intervenue auprès du ministère des Anciens Combattants pour demander le déblocage de l’accès aux archives détenues par le centre hospitalier de Cadillac (en principe 120 ans après le décès pour les dossiers médicaux) et « redonner leur identité à ces poilus morts pour la patrie ». La requête a été transmise à la Ministre des Affaires Sociales.
Les Amis du cimetière des oubliés ont été confrontés à un étrange micmac d'archives, quand le président de l'association, le Pr Benezech a entrepris une recherche sur les « Poilus » décédés à l’hôpital et inhumés à Cadillac, au cimetière communal avant 1922, au cimetière des Oubliés ensuite. Consultant un carton d'archives conservé par l'Hôpital, il a du interrompre ce travail après disparition des documents sur lesquels il travaillait.
Ses diverses démarches auprès de la Direction du Centre Hospitalier sont restées vaines, tout comme le courrier de la Direction des archives Départementales précisant le statut de ces documents, dont les plus anciens (plus de 20 ans) auraient déjà du été versés au Département. Le code du patrimoine (article 213-2) est pourtant clair : le délai de communication est de 25 ans à compter de la date du décès de l'intéressé, pour les documents dont la communication porte atteinte au secret médical. Dans le cas où la date de décès n'est pas connue, ce délai est porté à 120 ans, mais ici, les dates de décès sont connues.
Concernant le cimetière des oubliés, l'association souhaite aménager les trois carrés protégés, tout en prenant acte des réticences rencontrées auprès de la population locale à aborder ce thème. A Cadillac, le "cimetière des fous" est un sujet sensible.
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