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Les objets de mon père

Les Éditions d’une rive à l’autre sont nées du désir de créer des résonances entre la photographie et les sciences humaines. « Pour chaque livre de notre catalogue, le point de départ a toujours été le travail photographique, à partir de là, un nom d’auteur nous apparaît comme une évidence, ou une discipline des sciences humaines et sociales, que nous identifions quant à la pertinence de la mise en résonance de ses mots avec l’écriture photographique », raconte l’éditeur, Patrick Rollier. Chaque livre publié accueille ainsi les images d’un photographe et les mots d’un sociologue, d’un historien, d’un anthropologue ou d’un philosophe.

C’est dans ce cadre que vient de paraître le titre Les objets de mon père. La photographe, Valérie Gondran, a sélectionné 19 objets ayant appartenu à son papa, dont elle a pris des clichés. Ces photos, qui sont en elles-mêmes des oeuvres d’art, sont accompagnées de légendes précisant où l’objet a été trouvé. Ici c’est un menu de fête ancien, trouvé « dans une boite en carton, sous les étagères métalliques, dans le grand placard ». Là un petit tube plastique qui contenait autrefois une pellicule photo et qui a été reconverti pour stocker la monnaie, récupéré « dans le vide poche de la portière conducteur ».Quand on lui demande comment elle a fait sa sélection, l’artiste répond : « J’ai estimé la valeur de certains objets par rapport à des moments de vie de mon père. Ceux qui représentaient un évènement particulier, un attachement à sa famille, une habitude, ont été sélectionnés de façon très évidente. »

Dans la seconde partie du livre, l’anthropologue Véronique Dassié évoque et tente d’expliquer l’attachement que nous pouvons avoir à des objets très communs, pour le simple fait qu’ils ont appartenu à des proches disparus : « L’attachement à un objet est motivé avant tout par des raisons dites “sentimentales" et ce qui nourrit cette valeur sentimentale, c’est la portée spéculaire de l’objet. La personne attachée à un objet peut, grâce à lui, retrouver une preuve de sa propre identité. Autrement dit, ces objets ont une portée biographique et faire l’inventaire des choses auxquelles on est attaché permet de dresser son autoportrait ». À propos des objets photographiés par Valérie Gondran, elle montre qu’ils « cachent en même temps qu’ils révèlent de manière discrète nos désirs de filiation, de ruptures et de prises d’autonomie. Toutes ces balises affectives actualisent des présences au monde situées à l’intersection d’un présent et d’un passé, d’un ici et d’un ailleurs ». Elle rappelle également que si ces objets sont des « preuves sentimentales éminemment précieuses pour leur gardien, ils peuvent aussi perdre toute valeur affective, voire devenir insupportables quand le lien avec ce qu’ils représentent s’est rompu ».

Références

Les objets de mon père, Valérie Gondran et Véronique Dassié, Éditions d’une rive à l’autre, 84 pages, novembre 2023, 28 €, ISBN : 978-2-9569409-7-5.

Jusqu’au 31 juillet 2024, tarif promotionnel à 25 € avec le code RFG2024 sur www.editionsdunerivealautre.com/produit/les-objets-de-mon-pere

Et vous, y a-t-il des objets qui vous viennent de vos parents ou d’ancêtres plus lointains auxquels vous êtes attachés ? Choisissez-en un, photographiez-le et envoyez nous cette photo en nous expliquant de quoi il s’agit, d’où vous vient cet objet, ce qu’il évoque pour vous, quels souvenirs il fait remonter à la surface… Nous publierons les plus emblématiques et les plus émouvants. rfgatmartinmedia[dot]fr (subject: Les%20objets%20de%20mon%20p%C3%A8re)

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