Onslow
Les Onslow tirent leur nom d’un bourg situé dans le comté de Shropshire à l’ouest de l’Angleterre, à la limite du pays de Galles. Leur devise «Semper fidelis, Festina lente», renvoie au patronyme originel « On slow », qui nous pourrions traduire librement par « Hâte-toi lentement ». Mais comment peut-on être à la fois Auvergnat et fils de Lord ?
La question peut paraître incongrue, mais elle se pose au sujet de Georges Onslow, héritier de cette famille de sujets de sa Majesté britannique… Une double identité étonnante et rare au XVIIIe siècle, sauf quand les sentiments s’en mêlent. Edward Onslow, son père, en faisant son « tour d’Europe continentale », comme beaucoup de jeunes Anglais fortunés de l’époque, est tombé amoureux d’une jeune fille originaire de Blesle dans l’actuelle Haute-Loire, Marie Rosalie de Bourdeilles de Couzances, qu’il épouse en 1783. Parmi leurs quatre enfants, l’aîné, (André) George Onslow, né en 1784, deviendra un compositeur de musique de chambre reconnu : nous lui devons trente-quatre quintettes, trente-six quatuors à corde, dix trios avec piano, deux sextuors avec piano ; des sonates pour piano et piano à quatre mains mais aussi quatre symphonies qui obtiennent un beau succès. Paradoxalement, de son vivant, sa musique est beaucoup plus appréciée outre-Rhin qu’en France ! Nul n’est prophète en son pays, fut-il d’adoption : Félix Mendelssohn dirige sa première symphonie à Leipzig, et Robert Schumann lui consacre des articles élogieux. En 1842, George Onslow est élu à I’Académie des Beaux-Arts à Paris. En 1846, il est l’invité d’honneur du Festival du Rhin qui lui commande sa quatrième symphonie. En 1852, la santé s’altère et il meurt à Clermont-Ferrand l’année suivante, en 1853.