Changer de nom hier et aujourd'hui

Trois questions à Myriam Provence

Généalogiste professionnelle depuis 1987, Myriam Provence a été amenée à se forger une expertise dans le domaine du changement de nom et d’en faire le sujet d’un nouvel ouvrage pratique.

Pourquoi ce livre ?

L’idée m’en est venue tout naturellement et tout simplement, pour avoir, au cours des vingt dernières années, assisté à une très forte augmentation des demandes de changements, reprises ou adjonctions de noms, ce qui m’a valu de me voir de plus en plus souvent sollicitée sur des dossiers de ce type, par des particuliers comme par des avocats. Très vite, on m’a de ce fait un peu collé une étiquette de spécialiste, à côté de celle que l’on m’avait déjà donnée pour les recherches sur les origines des enfants abandonnés.
Mais ces dossiers sont généralement très lourds et délicats et les personnes qui me contactent mesurent mal la complexité des éléments à rechercher. J’ai dû travailler d’arrache-pied pour apprendre à les mettre au point et dégager des méthodes. J’ai donc rédigé ce petit guide, avec l’intention de présenter et de transmettre ce savoir-faire original, que j’ai eu la chance d’acquérir

Comment avez-vous travaillé ?

Le plan s’est pour ainsi dire imposé. Comme le titre. Et de là, tout a été simple : il ne m’est plus resté qu’à rédiger, en me basant sur son mon expérience.

De qui émanent ces dossiers ?

Ils émanent de gens très variés, surtout de par leurs motivations et leurs profils. La recherche d’une identité valorisante n’est pas majoritaire. En fait, on a essentiellement affaire à deux types de demandes. D’un côté, des demandes personnelles, de personnes voulant ajouter un nom au leur ou en changer, demandes qui sont généralement le résultat de parcours particuliers et de projections motivées. D’un autre côté, on reçoit des demandes familiales, concertées et toujours très intéressantes, avec une fratrie, parfois un groupe plus large, avec des oncles et des cousins, marchant d’un même pas à la poursuite d’un même but, important pour eux tous, avec par exemple le souhait d’éviter qu’un nom auquel ils sont attachés ne s’éteigne.

Dans ce genre d’affaire, le travail de recherche peut être long, voire très long, exigeant de remonter et surtout ensuite de redescendre sur quatre générations, voire cinq ou même davantage, avec recherche et production de tous les actes authentiques. Cela peut prendre un à deux ans, sinon davantage, et arriver bien sûr à des factures de plusieurs milliers d’euros. Avec la nécessité de savoir où chercher et quoi chercher et avec ici un rôle de conseil, permis par mon expérience. Le principe sera toujours en effet de réunir le maximum d’éléments, pour bétonner au mieux la demande et lui donner ainsi un maximum de chance d’aboutir, quitte à reprendre à zéro le dossier très incomplet, présenté naïvement par la famille, et que la Chancellerie avait rejeté. C’est en tous les cas un travail original et passionnant !

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Myriam Provence, généalogiste professionnelle depuis 34 ans.

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