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Diversité des origines et mixité des unions en progression

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Comme le montre un des graphiques issus de l’étude de l’INSEE, plus la tranche d’âge est jeune, moins les origines des émigrés sont européennes.
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Insee

Grâce aux travaux de Jérôme Lê (Insee), Patrick Simon (Ined) et Baptiste Coulmont (ENS Paris-Saclay), nous constatons qu’aujourd’hui en France métropolitaine, 9 % des personnes sont immigrées (soit 5,8 millions d’individus), 12 % sont descendantes d’immigrés de 2e génération (soit 7,5 millions de personnes) et, parmi celles de moins de 60 ans, 10 % (4,7 millions) sont descendantes d’immigrés de 3e génération, c’est-à-dire nées en France, de parents non immigrés, et avec au moins un de leurs grands-parents immigré.

Si les immigrés venus d’Afrique sont majoritaires entre 18 et 59 ans (53 %, dont 34 % du Maghreb), ils redeviennent minoritaires au-delà de 60 ans (37 %), au profit des immigrés originaires d’Europe (51 %, dont 34 % d’Europe du Sud). Ainsi, avec des grands-parents nés durant la première moitié du XXe siècle et qui ont pu migrer vers la France jusque dans les années 1970, les descendants de 3e génération ont principalement des origines européennes. Ces proportions sont plus faibles pour les moins de 18 ans et la part de ceux qui ont au moins un grand-parent immigré né au Maghreb croît fortement parmi les plus jeunes. Les autres origines d’Afrique et d’Asie sont encore très peu représentées, les descendants de 2e génération de ces groupes (les parents potentiels de la 3e génération) étant âgés en 2020 de moins de 30 ans.

C’est ainsi que nos généalogies vont se diversifier de plus en plus au fil du temps : là où de nombreux arbres plongent déjà aujourd’hui leurs racines en Belgique, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Allemagne et même en Pologne, demain nos familles intègreront de nouveaux ancêtres d’origine non-européenne et en particulier africains.

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Les émigrés d’origine non-européenne vont s’intégrer à nos familles au fil du temps par les mariages mixtes, comme cela a été le cas pour les nombreux émigrés d’origine européenne du passé. Ce graphique montre notamment que les populations issues d’Italie représentaient 2 % de la population vivant en France en 1931.
Crédits
Insee

Ce brassage va s’amplifier comme le montre un deuxième indicateur de l’étude de l’Insee : l’augmentation de la fréquence des unions « mixtes » qui contribuent à diffuser les origines migratoires dans les généalogies. Dès la 2e génération on observe que les unions des descendants d’émigrés avec des personnes sans ascendance migratoire prédominent largement (66 % des couples), avec des variations significatives selon les origines. Ce type d’union est en effet moins fréquent pour ceux ayant des origines turques, maghrébines ou du Moyen-Orient que pour ceux venant d’Europe du Sud.

Et comme concluent les chercheurs dans leur étude : « De nombreuses familles ont aujourd’hui un lien à l’immigration parce que la mixité des unions à chaque génération multiplie la présence immigrée dans les ascendances. Inversement, rares sont les généalogies à ne comprendre que des ascendants immigrés. (…) Parmi les descendants de 3e génération, neuf sur dix n’ont qu’un ou deux grands-parents immigrés. La mixité très forte des ascendances à la 3e génération vient du fait que la 2e génération est elle-même fréquemment issue de couples mixtes : la moitié n’a qu’un seul parent immigré. La composition, sur plusieurs générations, de ces unions dessine le kaléidoscope des origines et par conséquent de la diversité de la France de demain. »

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