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Exposition sur "Des étrangers dans la Résistance en France"

Concomitamment à l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, le Mémorial de la Shoah à Paris a choisi d’honorer par une exposition la mémoire des Résistants dont il est devenu le symbole.

Le titre choisi - Des étrangers dans la Résistance en France – en révèle clairement le sujet : la place occupée et le rôle que prirent les étrangers au sein des mouvements de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. D’emblée les limites sont aussi posées : il ne s’agit pas là d’évoquer tous les étrangers présents en France durant la Seconde Guerre mondiale, mais de parler de ceux qui, parmi eux, agirent pour défendre leurs idéaux et leur pays d’adoption.

L’exposition rappelle qu’une part importante de Résistants étaient des étrangers, de sexes et d’origines géographiques et/ou religieuses différentes, mais tous unis par un humanisme, un idéal de liberté et une volonté farouche de défendre le pays des droits de l’Homme qui les avait accueillis.

Les visiteurs sont accueillis par la célèbre « Affiche rouge », œuvre de propagande allemande destinée à livrer le groupe de résistants étrangers auquel appartenait Missak Manouchian à la vindicte populaire.

L’exposition revient sur les dates majeures et le déroulement du conflit dans lequel dès le début des étrangers se sont impliqués en intégrant dès 1939 les régiments de marche de volontaires étrangers de la Légion étrangère.

Leur rôle au sein des structures qui se sont peu à peu mises en place, dont les organisations spéciales (OS) au sein du Parti communiste français (PCF), en particulier l’OS-MOI (organisation spéciale-main d’œuvre immigrée) composée d’étrangers, est illustré par des reproductions de documents, relatant à la fois l’histoire collective de cette période et les trajectoires personnelles.

Le regard est porté à la fois sur l’action des Résistants de l’intérieur – à travers l’évocation de parcours individuels – et de l’extérieur, par celle de la surveillance dont ils étaient l’objet. C’est là l’occasion de montrer aux visiteurs les sources disponibles, souvent conservées dans les fonds du Service de la mémoire et des affaires culturelles de la Préfecture de police (SMAC) au Pré-Saint-Gervais : enquêtes, filatures, interrogatoires menés par les Brigades spéciales instituées au sein des Renseignements généraux ont laissé de nombreuses traces écrites accessibles aux chercheurs. Les reproductions proposées de plusieurs d’entre eux constituent un échantillon significatif de ce que l’on peut espérer trouver.

Des cartes montrent par ailleurs l’implantation des camps de rassemblement et d’internement français destinés aux étrangers dans lesquels Résistants, communistes ou ceux soupçonnés de l’être purent être enfermés. Les camps ne « recevaient » pas tous les mêmes catégories d’internés et les cartes mettent utilement en exergue les spécificités de chacun, information indispensable à connaître pour qui veut faire des recherches dans les fonds d’archives correspodants.

Moins connu que le SMAC, le Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne apparaît lui aussi détenteur de documents individuels, à l’exemple d’un questionnaire émanant des Archives de l’association des familles des fusillés.

La visite de l’exposition est une occasion de mieux comprendre les objectif et fonctionnement de services et organisations de Résistance souvent cachés derrière des acronymes : CTE (Compagnies de travailleurs étrangers), FTP (Francs-Tireurs et Partisans), TA (Travail allemand) dont le but était de diffuser une propagande antinazie en recourant notamment aux compétences linguistiques de femmes germanophones.

L’exposition montre toutes les étapes de la chaîne humaine mise en place au sein des réseaux de Résistance, de leur constitution à leur démantèlement lorsque leurs membres furent finalement arrêtés et hélas souvent exécutés.

Informations pratiques

Des étrangers dans la Résistance en France.

Adresse : Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris. Accès Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1), Pont-Marie (ligne 7).

Jusqu'au 20 octobre 2024, du dimanche au vendredi de 10 h à 18 h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22 h. Fermetures : 29 avril, 1er mai, 12 mai, 14 juillet.

Entrée libre.

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