FamilySearch rachète la Bibliothèque généalogique et prépare sa numérisation
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Tous les généalogistes des années 1980 à 2000, se souviennent avec émotion de la rue de Turbigo qui abritait un ensemble hétéroclite dédié à la généalogie, dont la Fédération française de généalogie et la déjà célèbre Bibgen, la Bibliothèque généalogique et d'Histoire sociale de France. Créée en 1986 par une poignée de passionnés dont le colonel Etienne Arnaud et Philippe de Chastellux, cette bibliothèque privée ouverte au public accueillait les travaux de milliers d’amateurs et de sociétés savantes. Expulsée de ses locaux en 2004 en raison de la flambée des loyers parisiens, elle avait trouvé refuge dans un entrepôt à Créteil. Mais dans ces conditions de stockage, sans salle de lecture ni véritable accueil, la consultation était devenue impossible.
Depuis, son fonds – environ 50 palettes – reposait dans les locaux d'une société appartenant au président de l'association. Une partie avait déjà été numérisée par Geneanet il y a plus de vingt ans, notamment les faire-part qui constituent le plus important fonds de ce type en France. Le reste, hétérogène, allait des monographies familiales aux meubles à fiches manuscrites, en passant par des publications généalogiques, des index de BMS parisiens, voire quelques documents originaux inattendus, comme des listes électorales de Saint-Lô du XIXe siècle. Lors du dernier Forum des Archivistes français fin mars, ces documents normands ont été restitués aux Archives de la Manche.
Mais que faire du reste de ce patrimoine, en voie de disparition, que FamilySearch a décidé de reprendre à l’été 2024, alors que certains cartons partaient déjà à la benne ? L’organisation a racheté le fonds (pour un prix non communiqué), récupéré l’ensemble, y compris quelques lots oubliés chez Geneanet, et les a entreposés à Laval, en attendant de les inventorier. "L’objectif est de comparer ce qui a été acquis avec ce qui est déjà numérisé par l’institution, de conserver ce qui a une valeur ajoutée, et de publier ce qui est publiable dans le respect du droit", explique Sylvain Athénour, chargé des partenariats européen chez Familysearch, sans lever le voile sur les modalités et le montant de la transaction.
Le processus s’annonce complexe. La collection est en partie lacunaire, certains documents ayant été jetés. De nombreux ouvrages sont par ailleurs déjà accessibles sur Gallica ou d’autres plateformes. Mais les fichiers manuscrits et index originaux, eux, pourraient retrouver une nouvelle visibilité. En redonnant vie à cette bibliothèque mythique, FamilySearch espère ainsi préserver un pan de l’histoire généalogique française, tout en facilitant son accès aux chercheurs du monde entier.
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