Gaspard Ulliel : un tragique retour aux sources familiales
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Fils d’un designer de mode et d’une styliste, Gaspard Ulliel, né à Boulogne-Billancourt en 1984, avait un arbre généalogique lui allant comme un gant !
Un arbre d’abord parfaitement représentatif de ceux des natifs de l’agglomération parisienne de sa génération, avec des racines très dispersées, à la fois en France et en Europe : en Suisse, côté maternel (MABILLARD) en Italie et en Espagne par sa grand-mère paternelle, dont la famille passa aussi par la Belgique ; côté français, diverses régions, allant de l’Alsace (Uttenheim, 67) et de la Moselle à la Mayenne. Et bien sûr en Savoie, où les ULLIEL ont leur berceau, comme le montrent nettement les fichiers de l’Insee, consultés sur Geopatronyme.
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Un patronyme peu fréquent (porté par quelque 80 à 90 foyers français) dérivant, selon Robert Gabion, du nom de personne germanique Udalhari (forgé lui-même sur les vieilles racines franques uodal = patrie et hari = armée) mais dans lequel je verrais bien pour ma part aussi et plus simplement une possible variante d’ollier, désignant le fabricant d’huile.
Patronyme rare, mais pas pour autant forcément monophylétique, pour se révéler très courant en Savoie, tout en étant cependant concentré dans le massif de la Vanoise et la Tarentaise : à Montagny, à Saint-Jean-de Belleville et plus encore à Saint-Martin-de-Belleville, ancienne commune fusionnée en 2016 dans celle des Belleville, dont le territoire avait vu se développer les stations de ski célèbres des Ménuires et de Val-Thorens, situées à l’opposé de celle de La Rosière, tout au nord de la Tarentaise, où l’acteur vient de trouver la mort dans un accident de ski.
Un retour aux sources tragique donc, pour ce descendant de Savoyards partis comme tant de leurs compatriotes pour Paris sous le second Empire, après bien d’autres enfants de Saint-Martin-de-Belleville et des villages voisins, et notamment d’autres Ulliel, puisque des porteurs de ce nom étaient déjà établis dans le Paris de la fin du XVIIIe siècle, où on les voyait exercer les métiers de commissionnaires (portefaix) et de frotteurs (de parquets), métiers traditionnellement exercés par les Parisiens originaires de ces régions.
C’est ainsi que s’était retrouvé dans la capitale Ernest Aubin ULLIEL, d’abord commissionnaire (portefaix, aux Halles ?), qui y avait épousé en 1863 une porteuse de pain, arrivée de Lorraine, et qui était devenu casquettier. Né à Saint-Martin-de-Belleville en 1832, il était fils de Véronique Ulliel, née au même lieu en 1806, dont on trouvera la généalogie ascendante sur deux arbres mis en ligne sur Geneanet, l’un par CJ13 et l’autre par Philippe Bernard, remontant tous les deux la classique chaîne des ancêtres laboureurs, tous fixés au hameau du Châtelard, jusqu’à un Pierre ULLIEL, marié en 1673 avec Genette LACROIX, et fils de Georges ULLIEL, qui doit être le même que ce Georges ULLIEL, marié deux fois, en 1626 et 1631, fils d’un Mathieu ULLIEL, époux de Bartholomée et décédé en ce lieu en 1620, lui-même fils d’un François ULLIEL, qui serait quant à lui né vers 1550 (cela, selon divers arbres en ligne, dont celui de Denise Herniou). Une famille aux ramifications nombreuses, qui donna notamment un prêtre réfractaire sous la Révolution et, comme on l’a dit, plusieurs branches ayant émigré vers Paris, dans lesquelles on trouvera plusieurs porteurs de ce prénom Gaspard, autrefois très populaire en Savoie et que l’acteur n’avait sans doute donc pas reçu par hasard. Tout en ayant eu pour arrière-grand-père un certain Raoul Joseph ULLIEL, qui mérite ici une mention spéciale.
Né dans le Marais en 1889, ce bronzier, petit-fils de notre casquettier, s’était fait remarquer lors de la Grande Guerre, par, selon son feuillet matricule disponible sur Filae ou sur le site des Archives de Paris, « son admirable entrain, sa grande endurance, son mépris du danger », qui lui avaient valu la croix de guerre avec étoile de bronze, comme son arrière-petit-fils, 90 ans plus tard, recevra un César, pour son rôle dans le rôle du Poilu d’Un long dimanche de fiançailles.
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Commentaires
La mère de Gaspard Thomas
Pourquoi parler de filae
Quel importance tout cela
C'est vrai que maintenant qu
Oui, beau ,jeune et
Parce que les AD ne font pas
Le Grand Memorial fait déjà
La mention correspond à une
Vous parlez d'or Monsieur