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J'ai testé les recherches généalogiques par l'ADN

Par Anonyme

Très en vogue aux États-Unis, les tests ADN accompagnent de plus en plus les recherches des généalogistes. En effet, le nombre de conférences autour de l’ADN à RootsTech et, la foule qui s’y amasse à chaque session, nous laissent imaginer que les généalogistes américains en sont friands.

En France, la législation n’autorise pas encore la réalisation de tests ADN. Seul le test ADN, comme le test de paternité, peut être effectué dans le cadre d’une procédure judiciaire ou à des fins médicales ou scientifiques.

Les différentes tests

Il existe 3 tests :

  1. le test ADN mitochondrial (mtADN). Le chromosome est transmis de façon intacte de la mère à l’enfant. Chaque personne – peu importe, homme ou femme – n’hérite son mtADN que de sa mère exclusivement.

  2. le test pour le chromosome-Y. Celui-ci est transmis immuablement du père à son fils. Chaque homme reçoit son chromosome-Y de son père exclusivement.

  3. le test autosomal qui teste l’ADN hérité des deux parents à son enfant. L’ADN autosomique est transmis à la fois par la mère et le père, qui l’ont hérité à leur tour de leur père et mère.

En tant que femme, je possède deux chromosomes X, parmi lesquels il est impossible de déterminer celui qui m’a été transmis par ma mère et par mon père. Avec les tests proposés à RootsTech, je me suis lancée ! Je n’ai pu faire analyser que mon ADN mitochondrial (Ma mère, sa mère, la mère de sa mère…) et mon ADN autosomique. Seuls les hommes peuvent faire tester spécifiquement leur branche paternelle (Le père de mon père puis son père…) : ce qu’on fait mes deux compères Philippe et Mikaël.

Nous avons effectué ces tests chez Family Tree DNA pour les tests Mitochondriaux et Y, et chez Ancestry pour les tests autosomaux. Celui-ci était en promo durant RootsTech.

Car oui en effet les tests ADN ont un réel coût : 99 $ pour un test Autosomal, 169 $ pour un test mitochondrial et 238 $ pour tester sa lignée paternelle.

Les résultats nous seront retournés en ligne d’ici deux mois.

Déroulement du test et portée

Pour les tests sur le chromosome Y et Mitochondrial seule une brosse suffit pour récupérer un peu d’ADN à l’intérieur de la joue. Pour le test autosomal proposé avec Ancestry, il faut récolter assez de salive dans un tube : un peu moins glamour !

Dans ma généalogie, il semblerait que mon arrière-grand-mère côté paternel ait fauté. Mais comment en être sûre et ne pas tomber dans les travers des "on-dit".

Avec l’ADN c’est possible : Janine Cloud, de Family Tree DNA, m’a conseillé de faire passer le test Y à mon père puis de le faire passer à un autre descendant des parents de mon arrière-grand-mère. Il ne faudra alors plus que la loi française évolue dans ce sens et que je sois convaincante auprès de ce potentiel descendant pour qu’il accepte le test… Ce n’est pas gagné, mais cela illustre bien les perspectives que les tests ADN ouvrent en matière de recherches généalogiques. Le test Y-ADN ne permet pas seulement de repérer le "passage du facteur"... Il permet aussi de retrouver des erreurs de saisie grâce à l’étude des mutations affectant les descendants mâles d’un même ancêtre.

En effet, dans un test ADN, il y a différents marqueurs qui sont testés et c’est grâce à eux que l’on obtient son appartenance à un haplogroupe… A un haplo quoi ? Un haplogroupe réunit des personnes qui ont un profil génétique similaire et qui partagent un ancêtre commun. Les haplogroupes montrent comment des groupes de population se sont déplacés sur la terre et définissent donc aussi une zone géographique.

Or, si mes deux descendants testés n’appartiennent pas au même haplogroupe alors mon arrière-grand-mère aura réellement fauté…

Car en généalogie, on remonte sa lignée par les BMS, entre autres. Selon le Canadien Jacques P. Beaugrand, "ces actes ne peuvent refléter qu’une réalité culturelle, cachant ce qui s’est vraiment passé sur le plan de la transmission biologique. En effet, des événements dits « non parentaux » se produisent, auxquels les enregistrements BMS ne furent pas « sensibles » à certaines époques. C’est le cas de certaines adoptions, des cas d’assimilation silencieuse, de naissances illégitimes, de changements de nom de famille, de la confusion par les chercheurs de couples homonymes ou paronymes, etc.

Alors il faut se poser la question : que veut-on réellement chercher lorsque l’on fait sa généalogie ?

TapGenes, le gagnant de l’Innovator Summit à RootsTech (concours de l’innovation), a été récompensé cette année pour son application permettant de stocker des informations génétiques sur la santé de ses ancêtres, ce qui confirme l’engouement pour ce genre de complément à sa généalogie.

Enfin, un dernier point, les résultats des tests alimentent une base de données chez le fournisseur. Ainsi, celui qui fait le test est susceptible de recevoir des notifications concernant d’autres personnes ayant fait le même test chez le même fournisseur. Ces matches peuvent arriver plus tard, au fur et à mesure que la base est alimentée par d’autres tests.

Et vous, seriez-vous tenté par un test ADN pour remonter les traces de vos ancêtres ?

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