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Le rouleau d’interrogatoire des templiers exposé aux Archives nationales

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C’est dans la « Chambre du prince », à l’hôtel de Soubise, aujourd’hui occupé par les Archives nationales, qu’est présenté le rouleau d’interrogatoire des templiers. Exposé dans une vitrine géante jusqu’au 15 janvier, il est accompagné de panneaux et de cartels explicatifs.
Crédits
Pierre-Valéry Archassal

C’est un rouleau de 22 mètres de longueur, composé de 44 membranes de parchemin cousues entre elles, qui est présenté aux Archives nationales dans le cadre du nouveau cycle intitulé « Les Remarquables ». Celui-ci met en avant des documents extraordinaires de l’histoire de France, dans le prolongement du cycle « Les Essentiels », commencé en 2021.

Remarquable, ce rouleau l’est tout d’abord par sa longueur, et aussi par la qualité de son papier, sans oublier la beauté de la calligraphie. Remarquable, il l’est aussi malheureusement par son terrible contenu puisqu’il relate l’interrogatoire que subirent, souvent sous la torture, entre le 19 octobre et le 24 novembre 1307, les templiers avant leur procès. Le choix d’un rouleau plutôt que d’un registre s’explique par le fait qu’il était plus facile d’organiser les pages, ou de recommencer l’écriture de l’une d’entre elles, avant de les coudre ensemble. Au niveau de chaque couture, quatre notaires apposèrent leur seing, à cheval sur les deux pages assemblées, attestant de l’authenticité du document par une autorité tierce.

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Les 44 membranes de parchemins, elles-mêmes issues de la peau tannée de 22 chèvres, sont assemblées par des coutures pour former le rouleau d’interrogatoire des templiers. À cheval sur les pages, au niveau de ces coutures, quatre notaires ont apposé leur seing pour attester de l’authenticité du document.
Crédits
Pierre-Valéry Archassal

Fondé en 1120 lors du concile de Naplouse, l’ordre du Temple avait pour vocation de protéger les lieux saints et les pèlerins qui s’y rendaient. Les rois de France s’appuyèrent sur les templiers pour mener leurs croisades mais, au début du xive siècle, leur proximité avec le pape commença à leur nuire car le roi de France Philippe IV le Bel prit peur de leur influence croissante. C’est ainsi qu’il donna l’ordre d’arrêter tous les templiers, le vendredi 13 octobre 1307. C’est d’ailleurs cette date qui donna naissance à la peur des « vendredis 13 » qui persiste encore chez certains de nos contemporains.

Pendant 9 mois, avant leur procès, se déroulèrent des interrogatoires dans toute la France pour faire avouer aux membres de l’Ordre les crimes… qu’on leur prêtait. Le rouleau qui est présenté aux Archives nationales concerne les 138 templiers, âgés de 16 à 80 ans, qui furent arrêtés à Paris. Il existe de nombreux autres rouleaux, moins impressionnants mais tout aussi importants, issus de toutes les régions de France, qui décrivent les autres interrogatoires, car plus de 1 200 templiers ont été interrogés dans tout le royaume. Tous ceux qui avouèrent leurs « crimes » furent acquittés, et même pensionnés par la suite, mais les 54 templiers parisiens qui avaient défendu l’Ordre sans défaillir furent brûlés le 12 mai 1310. Quatre ans plus tard, c’est le Grand Maître Jacques de Molay lui-même qui fut condamné au bûcher.

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Curieusement, l’interrogatoire de Jacques de Molay, Grand Maître de l’Ordre du Temple, ne constitue qu’un tiers de page, comme on le voit sur notre illustration.
Crédits
Pierre-Valéry Archassal

Le rouleau d’interrogatoire des templiers est présenté dans une vitrine spéciale de trois mètres de longueur et accompagné de cartels isolant des phrases pour en présenter la transcription et la traduction, puisque l’interrogatoire s’est déroulé en latin. Vous pouvez l’admirer aux Archives nationales jusqu’au 15 janvier 2024. Il disparaîtra ensuite pendant trois ans au moins, afin de retourner au noir pour le laisser reposer de l’exposition à la lumière qu’il va subir pendant quatre mois.

Le choix du document qui sera présenté ensuite dans le cadre du cycle « Les Remarquables » résultera du vote du public. Vous pouvez vous exprimer en ligne pour participer à ce choix parmi une liste de documents suggérés.

Informations pratiques

  • Adresse : Archives nationales, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris.
  • Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 17 h 30 et le week-end de 14 h à 19 h. Fermeture le mardi et les 25 décembre et 1er janvier.
  • Entrée libre et gratuite.
  • Livret de visite téléchargeable en ligne.
  • Trois conférences sont également proposées autour du rouleau d’interrogatoire des templiers, les samedis 18 novembre et 2 décembre.

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