Les racines familiales de Gustave Flaubert
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Né à Rouen le 12 décembre 1821, Gustave Flaubert, dont on fête aujourd’hui le bicentenaire, a un arbre généalogique bien connu, d’abord par les travaux menés par la Société des Amis de Flaubert, ensuite par les apports des généalogistes d’aujourd’hui et notamment par un arbre bien renseigné, que chacun peut facilement consulter sur Geneastar. Un arbre qui nous montre l’écrivain mi-champenois mi-normand et bien sûr – comme presque toutes les personnalités illustres de sa génération – issu des classes dominantes.
Avec d’abord des médecins. On sait que son père, Achille Cléophas Flaubert (1784-1846), natif de Maizières-la-Grande-Paroisse, dans l’Aube, près de Romilly, était venu faire des études de médecine à Paris, où il avait été l’élève de Dupuytren qui, le voyant de santé fragile, lui avait conseillé de quitter Paris pour aller vivre en province. C’est ainsi qu’il s’était retrouvé à l’Hôtel-Dieu de Rouen, dont le directeur avait élevé une nièce et filleule orpheline, qu’il lui avait donnée en mariage. Nommée Anne Justine Caroline FLEURIOT, celle-ci était la fille d’un officier de santé de Pont-l’Évêque, qui aurait pu ressembler au célèbre Docteur Bovary… Un médecin parmi d’autres, qui sont nombreux dans l’arbre de Gustave Flaubert, avec notamment plusieurs chirurgiens, comme Jean-Baptiste MILLION, maître chirurgien à Saint-Just-Sauvage ou Thomas CROSSU, chirurgien à Anglure, tous deux dans la Marne et ancêtres paternels, face à Robert FÉRET, sieur des Protais, établi à Caen et aïeul du côté maternel.
Face à ces médecins : des vétérinaires, avec d’abord le grand-père paternel, Nicolas FLAUBERT, né en 1754, ancien élève de l’École de Maisons-Alfort, qui exerça sa profession dans le village de Bagneux, où l’on peut remonter la lignée patronymique avec deux autres générations de maréchaux-ferrants experts – ainsi nommait-on autrefois volontiers les vétérinaires ou ceux en tenant lieu – issus eux-mêmes des classiques laboureurs et connus de façon avérée et suivie depuis Marin FLAUBERT, né vers 1580 , époux de Laurence MEGARD et père de Théodore, dont on peut retrouver l’acte de baptême, en 1613, à Bagneux. Cette commune semble être le berceau de la lignée portant ce patronyme, puisqu’il y est attesté dès le début du 16e siècle, notamment avec l’existence d’un certain Jean FLAUBERT, notaire royal au bailliage de Saint-Just, cité en 1526. Un patronyme d’évidence monophylétique, manifestement issu d’un ancien nom germanique (proche du patronyme Frodberht, forgé sur les racines frod = avisé et berth = brillant). Un patronyme qui semble être aujourd’hui menacé d’extinction, avec seulement six porteurs, nés entre 1966 et 1990, et nés au demeurant très loin de la région d’origine, puisqu’ayant vu le jour en Corrèze, dans les Pyrénées-Orientales, les Bouches-du-Rhône et le Loir-et-Cher.
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Des racines champenoises, concentrées près de Romilly-sur-Seine, aux confins de l’Aube et de la Marne, qui étaient donc très bourgeoises avec des procureurs et un aïeul (Pierre MILLON) officier au Grenier à sel de Sézanne, avec par ailleurs une parenté – non répertoriée par Geneastar – avec un autre personnage connu, en la personne d’un illustre médecin – un de plus, donc – nommé Adolphe PINARD (1844-1934), obstétricien célèbre et membre de l’Académie de médecine, père de la puériculture, qui fut également député sous la Troisième République, lequel partageait avec l’auteur de L’Éducation sentimentale un couple d’ancêtres communs nommés Jean-Baptiste CHARONNAT et Marie COUTANT, mariés en 1713 à Maizières-la-Grande-Paroisse et ses ancêtres n° 46 et 47, à la sixième génération.
Pour ce qui est maintenant des racines maternelles, elles sont essentiellement concentrées dans le Calvados et accessoirement en Seine-Maritime, et sont elles aussi très bourgeoises. La lignée patronymique maternelle (FLEURIOT) avait ses ancêtres marchands et bourgeois à Caen, avec un trisaïeul, Yves FLEUROT, maître de la confrérie des Chaussetiers de la ville, et la possibilité de remonter plus avant, jusqu’à un certain Nicolas FLEUROT, vivant à Quétiéville-Biéville, dans le Pays-d’Auge.
Au reste, on remarquera que plusieurs de ces ancêtres maternels ont vécu à Pont-l’Évêque, ville que leur descendant choisira comme cadre à Un cœur simple, avec les arrière grands-parents CAMBREMER de CROIXMARE et une lignée d’autant plus intéressante qu’impactée d’endogamie, avec le mariage, en 1760 à Saint-Hymer, de Nicolas Guillaume Justin CAMBREMER de CROIXMARE, arrière grand-père de l’écrivain, homme de loi et conseiller secrétaire du roi, âgé de quarante-six ans, avec Anne Françoise Jeanne Marguerite FOUËT, une jeune veuve de vingt-huit ans, qui n’était autre, en fait, que sa propre nièce, pour être la fille de sa sœur aînée. Un mariage célébré avec les dispenses de rigueur et envoyant vers une famille peu étudiée. On trouvera bien le mariage du couple de parents (CAMBREMER/THOURET), célébré à l’église Saint-Pierre-le-Portier, de Rouen, en 1707, mais ne permettant guère de remonter plus avant, avec les couples Pierre CAMBREMER/Jacqueline JUE et Guillaume THOURET/Marie (de) DIERRE, ce dernier marié au Torquesne, dans le Calvados, en 1676. Une généalogie pouvant donc sans doute être complétée : à bon chercheur, salut !
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