Tel le phénix, le Grand Mémorial renaîtra-t-il de ses cendres ?
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Surprise et émoi des généalogistes et autres chercheurs, depuis le 1er janvier 2025, en voulant effectuer une recherche sur le Grand Mémorial, la page d’accueil du site indique qu’il « n’est temporairement plus accessible. Une nouvelle version du moteur sera prochainement mise en ligne à cette adresse ». Concomitamment, une information a circulé, annonçant que les données contenues autrefois dans le Grand Mémorial avaient rejoint la Base de noms de FranceArchives. Mais les internautes n’y trouvent aujourd’hui pas leur compte, à l’image de celui-ci qui réalise la généalogie de toutes les familles d’une commune : « Le moteur de recherche est bien plus limité actuellement que celui du Grand Mémorial. Par exemple, si l’on interroge par lieu, la recherche ne pointe que vers les Morts pour la France, alors qu’avant elle donnait tous les soldats ayant participé à la Grande Guerre. J’avais plus de 120 résultats il y a deux ans. Aujourd’hui : 10... »
Quel sera donc l’avenir du Grand Mémorial ? Nous sommes donc allés chercher les informations à la source, auprès du Service Interministériel des Archives de France.
Sur l’adresse du Grand Mémorial, un message indique qu’une « nouvelle version du moteur sera prochainement mise en ligne à cette adresse », est-ce bien le cas ?
Oui. L’ancien Grand Mémorial est inaccessible depuis le 31 décembre 2024. Ouverte en 2014, cette base s’appuyait sur des technologies désormais obsolètes et fonctionnait en mode dégradé depuis deux ans (la recherche avancée n’était, ainsi, plus opérationnelle). Les problèmes de sécurité qu’elle causait ont imposé sa fermeture, mais une nouvelle version du Grand Mémorial est bien prévue. Afin de respecter la règlementation applicable en matière d’accessibilité des sites internet (Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité, RG2A), son ergonomie a été revue et sera donc différente de la précédente. Elle est actuellement en cours de test.
Les données ont été versées dans la Base de noms, s’agit-il de l’intégralité des informations contenues autrefois dans le Grand Mémorial ?
Pas encore ! Actuellement, les données d’indexation des matricules de 40 services d’Archives départementales et des Archives nationales d’outre-mer ont été versées dans la Base de noms du portail FranceArchives, de même que celles des Morts pour la France. Le chargement se poursuit et, à terme, l’ensemble des matricules présents sur le Grand Mémorial seront également accessibles sur la Base de noms. Cependant, contrairement au Grand Mémorial, dont le périmètre restera limité à la période 1887-1921, c’est-à-dire à celle des classes mobilisables pendant la Grande Guerre, on trouve également d’ores et déjà sur la Base de noms les classes antérieures et postérieures à ces deux dates lorsqu’elles ont été indexées par les services d’archives.
La Base de noms a-t-elle vocation à se substituer à terme au Grand Mémorial ? Dans l’affirmative, le moteur de recherche sera-t-il amélioré pour réaliser des requêtes aussi performantes qu’elles pouvaient l’être dans le Grand Mémorial ?
Ces deux outils ont des logiques différentes : ils sont complémentaires et non concurrents. Le Grand Mémorial est une base dédiée spécifiquement aux combattants de la Première Guerre mondiale et dotée de fonctionnalités de recherche très poussées afin de permettre la constitution de corpus très fins (par lieux de naissance, de résidence ou d’incorporation, par profession, par niveau d’instruction, etc.). La cohérence historique et l’homogénéité de ces données (elles ont été produites à partir d’un cahier des charges d’indexation commun) ainsi que leur forte charge mémorielle nous ont conduits à pérenniser cet outil particulier. Dotée de fonctionnalités de recherche moins avancées à ce jour, la Base de noms a pour ambition de proposer au public un point d’accès fédéré aux données nominatives issues des opérations d’indexation menées par les services d’archives, de quelque type qu’elles soient (état civil, recensements, matricules, etc.) afin de permettre leur repérage. Les matricules pourront ainsi être mis en relation avec les autres bases nominatives qui intègrent peu à peu la Base de noms, en particulier les quelque 400 millions de noms issus du projet Socface sur les recensements de population d’entre 1836 et 1936, dont l’arrivée dans la Base est prévue en 2026.
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