Apothicaire
Le savoir de l’apothicaire n’est pas seulement empirique : il s’appuie sur les écrits d’un livre de référence, l’Antidotaire Nicolas, précis de la pharmacopée de Nicolas Myrepse, médecin byzantin du XIIIe siècle qui avait exercé à Alexandrie. Franklin, dans son Dictionnaire des métiers, nous apprend que deux médecins chargés du contrôle annuel des officines d’apothicaires devaient vérifier que chaque praticien possédait cet ouvrage. Il sera remplacé par le Codex medicamentarius à la fin du XVIe siècle. Malgré tout, la frontière entre apothicaires et charlatans se révèlera bien ténue à certaines périodes de l’Histoire. Les archives comptent aussi un nombre impressionnant de procès de maîtres et gardes apothicaires de Paris contre les épiciers (voir ce nom). Ainsi, d’après les archives conservées à la Faculté de pharmacie, Charles Bernard, épicier, se vit saisir en 1769 des compositions par l’huissier. Celles-ci furent jetées à l’eau et l’épicier fut condamné à payer des amendes. Les médecins prescrivent de multiples saignées, purges et lavements pour chasser les « mauvaises humeurs » du corps. Ces actes sont le plus souvent réalisés par les apothicaires, issus de l’épicerie, qui n’ont pas leur pareil pour administrer les clystères. Quelques conseils d’hygiène viennent compléter ces prescriptions, notamment en période d’épidémies...