Changeur de monnaie
Métier à l’accès difficile, le changeur récupérait non seulement les pièces anciennes, mais aussi tous les objets d’or et d’argent. Le nombre de « changeurs » mentionné dans la taille de 1292 souligne une forte représentation des agents de change, banquiers et prêteurs sur gages dans la société d’alors. Malgré le manque de documents, il semble évident que la France du Moyen Age, avec le nombre considérable de monnaies différentes mises en circulation et une activité commerciale florissante, ait eu recours assez tôt aux changeurs.
A l’origine, les changeurs devaient récupérer les monnaies anciennes ou dont le cours n’était plus permis et donner à ceux qui les leur apportaient une valeur décrétée en espèces courantes. Mais les changeurs ne se contentaient pas de changer les espèces monnayées. Ils détenaient aussi le commerce des objets précieux et faisaient le trafic de tous les objets d’or et d’argent. Ce pouvait être aussi bien des pièces défectueuses, des espèces anciennes, étrangères et décriées, de la vaisselle, des couverts... Ils fournissaient ensuite le métal de tous ces objets récupérés aux Hôtels des Monnaies. Les monnayeurs royaux avaient aussi ce droit de changer les espèces défectueuses qu’on leur présentait, faisant une concurrence très sérieuse aux véritables changeurs. Pour exercer, le changeur devait obtenir une licence, prêter serment et avoir des « pleiges », c’est-à-dire des garanties.